[5G] Attribution des fréquences, puissance, déploiement : le point sur la 5G en France
Temps de lecture : 5 min
Prévues mi-avril 2020, puis repoussées en raison de la pandémie de Covid-19, les enchères pour les attributions des premières fréquences 5G viennent enfin d’avoir lieu en France.
Au cours d’une procédure assez rapide, les quatre principaux opérateurs français (Orange, Bouygues Télécom, SFR et Free) ont réussi à se partager les premiers blocs de fréquences.
Très attendues, puisqu’elles vont permettre le déploiement de la 5G et de ses premières offres commerciales dans l’Hexagone, les différents tours de table ont déjà permis à l’État d’engranger près de trois milliards d’euros.
Résultats des enchères, déploiement imminent, promesses de la 5G, débat autour de cette technologie, 6G… On fait le point sur la 5G en France dans notre article de la semaine.
Enchères pour la 5G : Orange s’impose, l’État récolte près de trois milliards
Lors du déploiement de la 4G, les opérateurs avaient dépensé beaucoup d’argent pour leurs licences d’exploitation, au détriment du respect du calendrier de déploiement par la suite.
Pour ne pas reproduire les mêmes erreurs, et rendre la procédure plus équitable, l’Arcep, le régulateur des télécoms, avait décidé de réaliser la répartition des fréquences en plusieurs étapes.
La première, qui avait déjà eu lieu, consistait à vendre au prix fixe de 350 millions d’euros un bloc de 50 Mégahertz dans la bande de fréquence (allant de 3,4 à 3,8 Gigahertz sur le spectre électromagnétique), à chacun des quatre opérateurs (Orange, Bouygues Télécom, SFR et Free).
Restait alors 11 lots de 10 MHz, à se partager aux enchères, avec un prix plancher de 70 millions d’euros l’unité et l’impossibilité d’acquérir plus de 100 MHz par opérateur.
C’est Orange qui a réussi à s’imposer lors de ces enchères et qui remporte 90 MHz, avec 845 millions d’euros sur la table.
De leurs côtés, les autres opérateurs se sont offerts : 80 MHz pour SFR et 70 MHz chacun pour Bouygues Télécom et Free.
Au total, l’État récolte 2,786 milliards d’euros avec ces enchères, un peu plus que la somme attendue.
Ces attributions sont assorties d’une obligation de couvrir une certaine proportion du territoire ainsi que des axes routiers.
// À (re)lire : L’Arcep publie son cahier des charges pour l’attribution des fréquences 5G
Courant septembre, une enchère de positionnement aura lieu pour permettre aux opérateurs de choisir où se situer sur la bande, à savoir au milieu ou à ses extrémités, où les interférences avec d’autres services sont plus courantes.
“Ce sont des enchères fructueuses. Il faut saluer un engagement très fort des quatre opérateurs qui confirment leur volonté d’investir fortement en France. Il faut le saluer”, a déclaré Sébastien Soriano, président de l’Arcep.
5G : une technologie plus puissante
La 5G se veut révolutionnaire ! Concrètement, elle promet 10 à 100 fois plus de débit que la 4G, avec un temps de latence 10 fois plus faible.
Une évolution bien plus marquée que les précédentes évolutions dans ce domaine, c’est-à-dire le passage de la 3G à la 4G.
La 5G se révèle être un enjeu majeur pour la technologie de demain. Avec la montée en puissance de projets ultra-connectés, elle saura trouver sa place en répondant aux besoins de connexion ultra rapide.
Voitures autonomes, villes connectées, objets connectés (IoT), réalité augmentée et réalité virtuelle, autant de produits, services et projets, qu’il faut impérativement connecter à un internet plus rapide.
// À (re)lire : La 5G is coming : mais c’est quoi exactement ?
Un déploiement qui divise
La 5G ne fait cependant pas que des adeptes !
Des ONG, mais également des responsables politiques et de nombreuses personnes, s’interrogent sur les risques potentiels de cette technologie sur la santé et sur l’environnement.
L’impact des ondes sur le corps humain est un sujet récurrent, avec encore de nombreuses interrogations en suspens.
Pour ses détracteurs, la 5G ne serait qu’un gadget représentant un danger sanitaire et environnemental imminent.
Pour tenter de minimiser ces impacts potentiels, plusieurs normes ont été mises en place. La chaleur dégagée par le terminal sera donc encadrée par des normes que les constructeurs devront respecter.
Ils devront également veiller à respecter des règles en ce qui concerne les antennes relais, afin de ne pas dépasser les seuils réglementaires imposés par la France, qui restent d’ailleurs plutôt bas face aux autres pays.
La France en retard sur la 5G !
Malgré un dialogue ouvert sur le sujet depuis déjà plusieurs années, la France a pris beaucoup de retard sur le déploiement de la 5G.
Aujourd’hui, 30 pays sont déjà équipés de cette nouvelle génération de réseau mobile, y compris nos voisins européens comme l’Espagne, l’Allemagne ou encore le Royaume-Uni.
Cédric O, Secrétaire d’État au numérique, ne cesse de rappeler l’importance du déploiement de la 5G dans l’Hexagone, et encore plus dans une période d’après-crise : “La 5G est une technologie importante dans le cadre de la stratégie de relance” précise-t-il.
Des recherches déjà lancées sur… la 6G !
Alors que la 5G n’est pas encore lancée en France, l’Europe parle déjà de l’importance d’investir dans la 6G.
Au début de l’année, la Commission Européenne assurait plancher sur une nouvelle stratégie industrielle pour l’Europe, incluant la 6G.
“L’Europe doit à présent investir si elle veut être à l’avant-garde des réseaux 6G”, insiste la Commission Européenne.
Si cette future génération n’est pas prévue dans l’immédiat, les industriels et grands acteurs du secteur y travaillent déjà.
Des groupes comme Nokia, Samsung ou encore Huawei et LG, planchent sur la question et ne veulent pas prendre de retard.
Des symposiums consacrés à la 6G ont même été organisés !
L’un deux est d’ailleurs prévu les 20 et 21 octobre prochains. Il rassemblera des représentants de Nvidia, Qualcomm, de la Darpa (l’Agence américaine pour les projets de recherche avancée de défense), Facebook, Ericsson, NTT DoCoMo, T-Mobile, Google ainsi que de nombreux universitaires et professeurs spécialisés dans l’ingénierie et les télécoms.
Si le sujet de la 6G peut paraître encore lointain, et même incongru quand encore de nombreux pays ne sont pas équipés de la 5G, il n’est pas si étonnant d’entendre déjà parler de recherches.
En effet, la gestation de ce type de projet prend énormément de temps, et nécessite généralement une dizaine d’années entre deux générations.
Avec le déploiement progressif de la fibre ainsi que des générations de 2G, 3G, 4G et désormais de la 5G, la France devrait en finir avec les zones blanches, c’est-à-dire les zones non couvertes par les réseaux de téléphonie mobile, dans les années à venir.
Pour le moment la 5G sera déployée en priorité dans les zones à forte densité urbaine, et connaîtra un déploiement progressif.
Reste à savoir si ce déploiement, plutôt avantageux pour les industriels, réussira à terme à prouver ses nombreux avantages et à rallier les plus perplexes à sa cause.
Rejoignez-nous
Vos études touchent à leurs fins ou vous êtes à la recherche de nouveaux défis ? Alors rejoignez Adentis dès aujourd’hui en cliquant sur le lien ci-dessous :
>> Je veux rejoindre Adentis <<
Laisser un commentaire
Vous devez être identifié pour poster un commentaire.