BodyNet : le « pansement » connecté capable de mesurer votre pouls et votre respiration
Une équipe d’ingénieurs de l’Université de Stanford (USA) a développé un prototype de nouveaux capteurs destinés à mesurer votre pouls et votre respiration.
C’est la revue scientifique Nature Electronics qui a dévoilé ce projet inédit dans un article paru le 16 août dernier.
Baptisé BodyNet, ce dispositif se présente comme un « pansement » adhésif, qui se place directement au contact la peau, et permettant de mesurer différents signaux physiologiques.
Une révolution pour le domaine professionnel de la santé ?
Retour sur ce projet dans notre article de la semaine.
Encre métallique, matériau flexible & capteurs sans fils
Il n’est pas toujours facile d’adapter des dispositifs sur un corps humain, notamment du fait des contraintes imposées par les mouvements permanents du corps ainsi que par l’élasticité de notre peau.
C’est pour pallier à ces problèmes, et notamment pour s’adapter à la souplesse de la peau et à sa sensibilité, que les chercheurs de l’Université de Stanford ont développé un nouveau type de capteur, baptisé BodyNet.
Ce « pansement » connecté est constitué d’une encre métallique, disposée sur un matériau flexible semblable à celui d’un pansement, et de capteurs sans fils qui permettent de réaliser un relevé de santé transmis directement par ondes radio à un récepteur placé sur les vêtements.
De cette manière, seules les matières flexibles et donc peu dérangeantes pour l’homme sont en contact direct avec la peau.
Ici, le système RFID (l’identification par radio-fréquence)a été revu pour l’adapter au dispositif et à son élasticité.
Habituellement, l’encre métallique présente sur un autocollant en caoutchouc rend le signal plus faible lorsque l’antenne en charge de transmettre les informations se plie ou se tord. Grâce aux chercheurs de l’Université de Stanford, ce problème a été contourné, et malgré de grandes possibilités de distorsion de l’antenne, le nouveau système de RFID transmet des signaux forts au récepteur.
« Le récepteur est alimenté par batterie. Il utilise le Bluetooth pour transmettre périodiquement les informations collectées à un smartphone, un ordinateur ou tout autre système de stockage permanent », précise Stanford.
Pour le moment les différents capteurs permettent de faire des relevés de la respiration et du pouls, mais les chercheurs travaillent sur d’autres variables à intégrer par la suite comme la transpiration ou encore la température corporelle.
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«Créer un réseau complet de capteurs cutanés pour recueillir des données physiologiques »
« Nous pensons qu’il sera à l’avenir possible de créer un réseau complet de capteurs cutanés pour recueillir des données physiologiques sans interférer avec le comportement normal d’une personne », détaille Zhenan Bao, professeure de génie chimique à l’Université de Stanford et principale actrice de l’étude.
Le but du projet développé par les chercheurs de Stanford est de créer une technologie capable d’être utilisée dans le milieu médical pour l’ensemble du corps.
Contrairement aux montres connectées, dont le marché a explosé ces dernières années, ce n’est ici pas le design qui est mis en avant mais bel et bien l’intérêt médical et le confort fourni aux patients.
En effet, pour fournir des résultats précis, les montres connectées, reliées aux Smartphones, se servent d’accéléromètres minuscules ou encore de capteurs optiques, ce qui n’est pas le cas du dispositif imaginé par les ingénieurs de Stanford.
Dès que le « pansement » subira des mouvements d’étirement ou de compression, cela entraînera de minuscules modifications du passage de l’électricité dans le corps et donc dans l’encre, ce qui permettra d’établir des changements du rythme cardiaque ou de la respiration, qui seront ensuite transmis au récepteur.
Le dispositif a été conçu de telle sorte qu’il soit assez léger et peu encombrant afin de pouvoir être utilisé facilement à n’importe quel moment. Grâce à sa simplicité d’utilisation ainsi qu’à ses résultats qui seront obtenus à terme en quelques secondes, ce dispositif devrait facilement trouver sa place chez les professionnels de la santé.
Obtenir l’autorisation de la FDA
Avant de pouvoir être commercialisé, le produit devra obtenir l’aval de la Food and Drug Administration (FDA), l’administration américaine des denrées alimentaires et des médicaments, qui, si la réponse est positive, lui fournira un mandat pour être vendu sur le territoire des États-Unis.
Mais les chercheurs de l’Université de Stanford ne sont pas les seuls à plancher sur les variations des facteurs physiologiques. En effet, une équipe de l’Université de Berkeley (USA) s’est également intéressée de près à la transpiration et aux données qu’elle peut fournir sur de nombreux facteurs physiologiques du corps humain.
Avec un moniteur capable de relever les variations de transpiration minute par minute, ils espèrent pouvoir décoder la composition de la sueur et ses informations sur la santé des patients.
Comme pour BodyNet, le projet des ingénieurs de Berkeley, baptisé « Over at Cal » s’appuie sur des techniques de capteurs flexibles adaptés à l’élasticité de la peau.
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