[Covid-19] L’Arcep reporte les enchères de la 5G en France

 

La France, comme la quasi-totalité des pays du monde, fait aujourd’hui face à une situation sans précédent, notamment dans une société ultra-connectée.

Cette situation a impacté le secteur des télécommunications. L’Autorité de régulation des communications électroniques et des Postes (Arcep) a annoncé le 17 mars dernier que les enchères pour l’attribution des fréquences 5G seraient repoussées.

Ce retard est dû à l’épidémie du Covid-19 qui sévit actuellement dans le monde. Avec cette annonce, la France prend encore plus de retard sur ses voisins européens.

Si jamais le report s’avère important, les fréquences ne seraient pas attribuées en juin comme prévu. Quant aux opérateurs, ils ne pourraient pas déployer leurs premières offres commerciales début juillet 2020 comme l’envisageait l’Arcep.

D’un autre côté, ce report des enchères devrait permettre aux principaux opérateurs (Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free), de tenir les nombreux engagements liés au déploiement de la 4G. Pour la plupart, ils ne sont pas encore respectés. 

Grâce à ce laps de temps supplémentaire, les opérateurs pourront également obtenir les autorisations officielles d’exploitation des équipements Huawei dans le cadre de la nouvelle norme de téléphonie mobile. A ce jour, les acteurs du secteur attendent toujours les approbations.

Toutes proportions gardées, c’est tout le secteur des télécoms et d’internet qui souffre de la crise sanitaire du Coronavirus.

On fait le point pour vous dans notre article de la semaine.

 

 

 

Covid-19 : enchères annulées jusqu’à nouvel ordre

 

“L’Arcep ne sera pas en mesure de maintenir les enchères prévues à la mi-avril”, a indiqué à Reuters une porte-parole du régulateur français des télécoms le 17 mars. Elle dit aussi que “L’Autorité doit étudier différents scenarii de reports et se tenir prête à organiser les enchères quand nous en saurons plus”.

Le Président de l’Arcep, Sébastien Soriano, a également précisé sur Twitter que la décision n’avait pas encore été prise sur le calendrier général. 

“Aucun report n’est acté pour le moment. Le Collège de l’Arcep va étudier l’impact du Covid-19 avec les opérateurs, en lien avec le gouvernement.”. Avant d’ajouter, “Si un nouveau calendrier devait être défini, cela sera indiqué en temps utile”.
La porte-parole du groupe a justifié cette décision par des “raisons opérationnelles”, notamment “l’impossibilité de faire des simulations en cette période de confinement”.

Illiad, maison-mère de l’opérateur Free, participe aussi à cette course aux fréquences. Son Directeur Général, Thomas Reynaud, a lui aussi fait une déclaration peu avant l’annonce de l’Arcep. “Nous avons intégré le probable report de l’appel d’offres”, répondait-il à un journaliste qui le questionnait sur le calendrier du processus d’attribution.
Sa supposition a été confirmée quelques heures plus tard avec l’annonce de l’Arcep. Thomas Reynaud a cependant affirmé qu’il comptait toujours sur le lancement de ces offres commerciales 5G d’ici la fin de l’année 2020.

La procédure était déjà menacée par plusieurs recours. Par exemple, un syndicat lui a reproché de ne pas être assortie d’obligations en termes d’emploi. De nombreuses associations se sont alarmées face aux conséquences de l’implantation de la 5G, autant sur la santé que pour l’environnement.
Face à ces recours, le Conseil d’État avait refusé de suspendre en urgence la procédure. Toutefois, il devra rendre une décision de fond d’ici à l’été 2020.

 

 

Diverses échéances pendant les mois de mars et avril 2020

 

Des échéances cruciales pour la mise en place de la 5G en France étaient prévues pour mars et avril 2020. Or elles sont retardées par la pandémie de Coronavirus.

La phase d’instruction des dossiers pour la répartition des fréquences dure en moyenne trois semaines à compter de la date de publication de la liste des candidats. La publication datant du 26 février dernier, cette phase devait se terminer mi-mars. Les candidats en lice pour la 5G attendaient donc des nouvelles à cette date.

Cependant aucune communication n’a été réalisée. La date des enchères prévue mi-avril en est devenue caduque, du fait de l’existence d’un délai de prévenance vis-à-vis des principaux opérateurs. Ces enchères, prévues initialement pour la mi-avril, avaient pour but de départager les fréquences 5G entre les différents opérateurs français.

L’Arcep a également annulé la conférence des territoires connectés du 1er avril, suite à cette “situation sanitaire exceptionnelle”.

 

 

Rappel : comment se déroule l’attribution des fréquences 5G ?

 

L’attribution des fréquences se déroule en deux phases.

Dans un premier temps, quatre blocs de fréquences identiques comprises entre 40 à 60 mégahertz sont vendus à un prix fixe. Celui-ci est arrêté par le gouvernement à hauteur de 350 millions d’euros. Ils sont alors répartis entre les quatre opérateurs principaux précédemment cités. 
C’est un moyen d’éviter que seuls deux opérateurs raflent l’ensemble de la mise, aux dépens des autres. Cette démarche permet également aux opérateurs de ne pas dépenser trop d’argent dans leurs licences d’exploitation, au détriment du respect du calendrier de déploiement par la suite. Ce fut le cas avec la 4G.

Dans un second temps, les enchères habituelles peuvent alors débuter. Elles concernent les blocs de 10 MHz, vendus 70 millions d’euros chacun.
A ce stade, les fournisseurs d’accès internet sont en mesure de surenchérir, jusqu’à la limite fixée à 110 MHz par opérateur.

Plus un opérateur détient de bandes de fréquence, meilleure sera sa qualité de débit et sa pénétration des bâtiments et donc sa diffusion. Son offre clientèle n’en devient que plus attractive. Ces enchères représentent donc un avantage concurrentiel non négligeable.

 

// À (re) lire : L’Arcep publie son cahier des charges pour l’attribution des fréquences 5G

 

 

Des enchères fondamentales pour les opérateurs et pour l’État

 

Selon la Fédération française des télécommunications, la 5G devrait permettre de télécharger des données 10 fois plus rapidement que la 4G. La 5G sera également bien plus fiable.

Si ces enchères représentent un véritable gain en compétitivité pour les opérateurs, l’attribution des fréquences est également très importante pour l’État. Cette attribution doit lui permettre d’engranger au minimum 2,17 milliards d’euros. Il s’agit du prix plancher pour l’intégralité du spectre fixé pour ces enchères.
Cet apport financier sera le bienvenu pour les finances publiques, fortement impactées par la pandémie.

 

// À (re)lire : La 5G : plus qu’une mise à jour de la 4G, une révolution !

 

 

5G : La France en retard sur ses voisins européens

 

Cette annonce creuse un peu plus le retard entre la France et les pays voisins européens. Cela alors même que la Commission Européenne impose aux États membres une attribution des fréquences d’ici la fin de l’année 2020. 

De fait, la 5G est déjà disponible dans plusieurs pays européens. C’est le cas de l’Espagne, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, l’Italie ou encore l’Irlande. Cela fait de la France l’un des derniers grands pays de l’UE a déployer cette technologie.

Pourtant, des objectifs avaient été fixés en 2019 par l’Acerp lors de la publication de son cahier des charges pour l’attribution des fréquences 5G françaises. L’organisme avait stipulé que chaque opérateur devrait couvrir au moins deux villes de 150 000 habitants, et ce dès 2020.
Un point primordial pour le lancement collectif de la 5G dans l’Union Européenne. Initialement prévu cette année, il a été compromis suite à la pandémie de Covid-19.
D’après les règles fixées par la Commission européenne, la 5G devra être activée dans au moins deux villes de chaque pays de l’Union Européenne d’ici la fin de l’année 2020.

 

 

L’impact de l’épidémie sur le fonctionnement des réseaux internet et téléphoniques

En cette période de confinement, Internet et le Cloud deviennent des “denrées” essentielles au bon fonctionnement des entreprises et donc plus largement de l’économie du territoire. Cela fait suite au système de télétravail largement déployé dans le pays.

Sur la Toile, comme à la télévision, nombreux sont ceux qui s’interrogent et s’inquiètent quant à une panne de nos réseaux.

Les acteurs d’Internet travaillent d’arrache-pied pour continuer à fournir des services optimaux à l’ensemble du pays. Ils se veulent rassurants.
OVH, spécialisé dans les services de cloud computing a précisé “Nos techniciens effectuent déjà toutes les opérations de configuration, mises à jour, diagnostics et monitorings à distance. Seules les opérations relatives au matériel, comme l’ajout ou le remplacement de serveurs, nécessitent une intervention sur site.”

La Fédération française des télécoms (FFC) regroupe 17 opérateurs et fournisseurs de services de communication électronique en France (dont Orange, Bouygyes Telecom, ou encore Altice SFR). Pour ce qui est des pics de trafic liés au télétravail massif, le Directeur Général de la FFC a indiqué : “Nous n’avons pas d’inquiétude”. “Les réseaux sont déjà dimensionnés pour absorber les pics de trafic. Et nous pouvons par exemple baisser la qualité de la vidéo pour les usages grand public et donner la priorité aux usages professionnels.”

 

Nous nous tournons vers la communauté scientifique et médicale dont nous saluons à nouveau le courage et le dévouement. Nous espérons qu’elles pourront trouver une solution rapide pour venir à bout de ce virus.

Si nous ne pouvons malheureusement pas tous contribuer à trouver un remède, chacun peut en revanche faire en sorte de soulager les réseaux. Il suffit de ne pas laisser tourner les plateformes de streaming en fond sans vraiment regarder. Il faut privilégier les connexions WiFi plutôt que la 4G à notre domicile.

Nous pouvons également réduire la qualité des vidéos que nous visionnons.

 

 

 

 

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