[Covid-19] Une start-up bretonne développe un test sérologique de dépistage ultra-rapide
Pour lutter contre le Covid-19 et sa propagation rapide, les laboratoires sont tous tournés vers la recherche de solutions de dépistage et de vaccin.
Aujourd’hui, un test existe déjà : le test rhinopharyngé. Il est utilisé dans les hôpitaux qui subissent une affluence forte depuis plusieurs semaines. Si certains pemettent d’obtenir un délai en quelques heures, il est plus fréquent que le délai soit de plusieurs jours.
Pour pallier à ce délai d’attente et multiplier les tests, la société bretonne NG Biotech vient de dévoiler son propre test sérologique.
Développé et fabriqué en France, ce test permet de détecter la présence d’anticorps chez les patients et de savoir si la personne est immunisée ou non contre le virus. Le tout de manière ultra rapide !
On fait le point pour vous dans notre article de la semaine.
Un test pour détecter le Covid-19 en 15 minutes !
Le test sérologique, mis au point par la start-up NG Biotech, fonctionne grâce à des bandelettes. Il lui suffit 15 pour détecter l’infection ou savoir si le virus a été en contact avec la personne.
Il permet de déterminer une potentielle infection, auquel cas la personne est contagieuse car toujours infectée. Soit une contamination : la personne a été contaminée mais est guérie et est donc désormais immunisée. En somme, il saura « indiquer si la personne est ou a été en contact avec le virus ». Il révèlera les porteurs asymptômatiques et permettra d’analyser la réaction de leurs anticorps face au virus.
Ce test est réalisé à partir d’une goutte de sang pour mettre en évidence la présence des anticorps IgM (immunoglobulines M) et IgG (immunoglobulines G). Ce sont ceux que l’organisme produit pour se défendre d’une infection au coronavirus SARS-Cov-2. Selon l’entreprise, les anticorps apparaissent « quelques jours après les premiers symptômes ».
Le test offre l’opportunité de connaître les personnes immunisées et d’éviter une seconde vague d’épidémie. Si le taux d’immunisation de la population s’avère élevé, il permettra peut-être même de sortir plus rapidement du confinement : « Si on s’aperçoit qu’une grande partie de la population (soit 50 à 70 %) est immunisée, alors on pourra sortir du confinement sans risque car la population fera barrière naturelle contre toute nouvelle grande épidémie », a déclaré au Parisien l’épidémiologiste Antoine Flahault.
En plus de sa rapidité d’exécution, ce test est aussi très simple d’utilisation.
Il sera commercialisé à usage unique sous la forme d’un dispositif « tout-en-un » qui intègrera un auto-piqueur et un collecteur de sang.
Il suffira d’appuyer sur un bouton pour prélever la goutte de sang qui sera transférée sur les réactifs. Ensuite, il faudra juste patienter 15 minutes avant les résultats.
Pour réaliser ce test, l’entreprise s’est inspirée de ses innovations en matière de tests de grossesse.
« Ce sont des tests complémentaires par rapport à ceux qui sont pratiqués aujourd’hui » (tests PCR), insiste Milovan Stankov Pugès, le PDG de NG Biotech.
L’entreprise précise que son produit sera « proposé en priorité au système de soin français, afin qu’il puisse assurer au plus vite une meilleure stratification des patients et un suivi du statut immunitaire ».
Une première campagne d’évaluations cliniques
L’entreprise bretonne a été fondée en 2012 et est située en Ille-et-Vilaine. Elle se présente comme une société de biotechnologie française innovante, spécialiste des tests d’analyse biologique rapide.
Elle développe et fabrique de nouveaux outils de diagnostic in vitro, adaptés à la prise de décision en contexte d’urgence médicale.
La société a annoncé mardi dernier la commercialisation de son test. Avant ce lancement, le gouvernement s’est s’assuré de l’efficacité du test afin de ne pas reproduire les erreurs de nos voisins espagnols. L’Espagne avait en effet commandé des centaines de milliers de tests rapides chinois, or ils s’étaient avérés totalement inefficaces.
En l’occurrence, le test de NG Biotech a été développé avec l’appui du CEA et de l’AP-HP. Il a ensuite été validé dans le cadre d’évaluations cliniques dans plusieurs établissements et services de l’AP-HP en région parisienne. Il est passé par le service de bactériologie de l’hôpital Bicêtre, le service de virologie de l’hôpital Paul Brousse, les services d’urgence de l’hôpital Lariboisière, l’Institut Alfred Fournier ou encore le centre hospitalier de Parly-2.
« Ce test ultra-rapide, pour lequel nous avons démarré les travaux de R&D il y a quatre mois, a été validé cliniquement en France », précise le docteur Alain Calvo, directeur du développement stratégique de NG Biotech.
Le test a finalement obtenu le marquage CE le 27 mars dernier, dans le cadre de la législation d’harmonisation technique européenne.
Un deuxième site de production
Le 30 mars dernier, Jérôme Salomon, directeur de la Direction Générale de la Santé (DGS), affirmait que la France allait « se doter de tests sérologiques bientôt » pour lutter contre le Covid-19. Suite à cette information et pour faire face à la demande, la société NG Biotech souhaite ouvrir un second site de production.
Pour le moment, son unique usine de 2500m2 est basée à Guipry-Messac (Bretagne). Il a une capacité de production de 5 millions d’unités par an pour l’ensemble des tests commercialisés.
Toutefois, avec la propagation rapide du coronavirus et l’urgence de répondre à la demande en termes de tests, la société voit plus grand. Elle envisage l’installation d’un second site pour accroître sa production.
Selon un porte-parole du groupe, cette annexe « est en cours de mise en place », apprend-on sans plus de détails sur sa capacité ou sa localisation.
Seule précision : la société procède à un recrutement pour pouvoir faire tourner simultanément ses deux sites. « Ce qu’il nous faut maintenant c’est de la main d’œuvre et une extension rapide de notre unité de production qui est actuellement de plusieurs centaines de milliers de tests » reconnaît le Dr Calvo, directeur du développement stratégique de NG Biotech.
Le laboratoire breton envisage à « très court terme » la production mensuelle de 2 millions d’exemplaires de tests sérologique à compter de septembre 2020. Pendant ce mois d’avril 2020, 70 000 tests au prix unitaire de 15€ devraient être commercialisés. D’ici le mois de juillet, on vise 1 million. L’objectif est d’en produire 4 millions d’ici à début 2021.
« Tout se met en place afin de répondre au plus vite aux multiples demandes émanant entre autres des hôpitaux et en lien avec la Direction générale de la santé », a précisé le directeur de NG Biotech.
Le projet financé par le ministère des Armées
Pour lutter contre le Covid-19, l’Agence de l’Innovation de Défense (AID) a lancé un appel à projets de solutions innovantes.
Entre le 15 et le 30 mars, l’AID a reçu 800 propositions. Au 4 Avril, 1 100 projets avaient été proposés.
Florence Parly, la ministre des Armées, s’est félicitée du succès de cet appel et de la réactivité des sociétés mobilisées pour trouver des solutions.
Le lundi 6 avril, le Ministère des Armées a annoncé que le premier projet retenu serait justement le test sérologique de la société NG Biotech nommé « NG-Test® IgG-IgM COVID-19 ».
« Ce projet est financé à hauteur de 1 million d’euros par un contrat de la Direction générale de l’armement (DGA) notifié le 31 mars 2020 », précise le ministère des armées dans le communiqué.
Ce contrat inclut également le développement d’un second type de kit de détection du virus, qui sera quant à lui utilisé soit par contact salivaire soit par échantillon nasal.
En outre, le financement doit aussi permettre la « sécurisation d’une filière de réactifs de base nationale ».
Ce nouveau dispositif, développé par NG Biotech, répond pleinement à la demande urgente de multiplier les tests de dépistage du Covid-19. La France reste jusqu’ici assez limitée en capacité de tests journaliers, notamment par rapport à ses voisins européens.
Dans ce contexte, tous les laboratoires, même vétérinaires, sont désormais sollicités pour contribuer au dépistage du Covid-19. Cette mesure a été annoncée vendredi 3 avril par le ministre de la Santé Olivier Véran. Elle concerne les laboratoires publics ou privés « ne pratiquant pas en temps normal la biologie médicale, mais disposant des équipements et des personnels nécessaires pour réaliser si nécessaire un nombre important de tests dans de bonnes conditions », et qui se sont portés volontaires pour « participer à l’effort national de dépistage ».
Grâce à ce type de tests, de nombreuses personnes pourront être testées pour mieux comprendre la pandémie et freiner sa propagation.
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