Cruise obtient l’approbation de transporter des passagers dans ses véhicules d’essai autonomes
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Cruise va pouvoir proposer son service de taxis autonomes à des passagers en Californie.
La filiale de General Motors vient d’obtenir l’autorisation de la CPUC (California Public Utility Commission) pour proposer des courses à des particuliers à bord de ses véhicules autonomes, sans la présence d’un opérateur de sécurité.
Un grand pas en avant pour la mobilité autonome.
L’autorisation du CPUC qui va accélérer les choses
Tous les acteurs de la mobilité autonome courent après ce précieux sésame : le feu vert des autorités de régulation. Cruise n’échappe donc pas à la règle.
Mais la filiale de General Motors, vient d’obtenir l’autorisation de la CPUC (California Public Utility Commission), une des deux entités chargées d’émettre les autorisations pour tester des véhicules autonomes en Californie, de conduire des passagers au sein de ses véhicules tests autonomes dans l’État.
La société devient ainsi le premier développeur de véhicules autonomes à obtenir ce permis, et devra soumettre des rapports trimestriels à la CPUC sur ses véhicules autonomes, ainsi qu’un plan de sécurité des passagers.
Ce permis n’autorise cependant pas la société à facturer ces trajets à ses passagers, qui visent uniquement à tester le service.
Aux côtés de Cruise, seules quelques sociétés, dont Aurora, AutoX, Nuro, Deeproute.ai, Pony, Voyage, Waymo et Zoox, disposent des permis du CPUC pour réaliser des essais de véhicules sans conducteurs, mais à la différence de Cruise, ils ne sont pas autorisés à transporter du public sans opérateur de sécurité à bord.
Des premiers tests en Californie
En octobre 2020, Cruise obtenait une première autorisation permettant de mener des tests de son système sur cinq véhicules autonomes dans certaines rues spécifiques de San Francisco, sans conducteur derrière le volant.
Le but étant de déployer de manière progressive les véhicules autonomes de la firme sans opérateur de sécurité.
Les tests ont d’abord commencé avec un véhicule, limité à quelques pâtés de maison, et se sont poursuivis avec les autres véhicules, d’abord dans différents quartiers, puis dans la ville toute entière.
Ces véhicules, des Chevrolet Bolt 100% électriques, respectent cependant plusieurs consignes, à savoir :
- ne pas dépasser les 48 km/h,
- ne pas rouler par mauvais temps,
- embarquer un employé de la société côté passager pour parer à tout dysfonctionnement grâce à l’interrupteur d’urgence embarqué qui coupe le système en cas de problème.
La société surveille également à distance les véhicules durant les tests pour en assurer la sécurité.
L’entreprise n’en est d’ailleurs pas à ses premiers essais, puisqu’elle fait déjà circuler ses véhicules autonomes, mais avec chauffeur derrière le volant, depuis 2015 à San Francisco.
En tout, ces tests représentent plus de 3,2 millions de kilomètres parcourus dans cet environnement urbain complexe, de jour comme de nuit, et par tous les temps.
La compagnie a dévoilé son propre modèle de véhicule autonome
Bien que l’entreprise teste sa technologie de conduite autonome sur différents modèles de voitures, elle a dévoilé en janvier 2020 son propre véhicule autonome : le “Cruise Origin”.
Développé via un partenariat entre General Motors, Honda et Cruise, le “Cruise Origin” a été entièrement pensé pour fonctionner sans chauffeur à bord.
Le véhicule, 100% électrique, ne possède ni volant, ni pédales, ni tableau de bord, ni même de rétroviseurs !
Le directeur de Cruise, Dan Ammann, a précisé dans un communiqué que cette voiture était plutôt destinée à devenir un véhicule de co-voiturage, pouvant accueillir 4 à 6 personnes, basé sur le modèle du Uber Pool américain, qu’un véhicule personnel.
Dans ce but, il n’y aura pas non plus de siège conducteur et les sièges seront disposés face à face pour permettre l’interaction entre les passagers et leur offrir un maximum de confort dans un espace volumineux.
Le “Cruise Origin” intégrera les dernières innovations en termes de technologie comme des radars, des radars lidars ou encore des caméras et des capteurs installés autour du véhicule pour assurer une bonne analyse de l’environnement.
Pour pouvoir déployer son modèle de taxi sans conducteur, Cruise a soumis une demande à la National Highway Traffic Safety Administration dans le but d’obtenir une exemption de certaines règles de la réglementation fédérale américaine (FMVSS), jugées trop strictes pour un réel déploiement généralisé de ce type de système dans l’espace public.
La voiture devrait par ailleurs bénéficier d’une durée de vie supérieure à 1,6 millions de kilomètres et pourrait, selon l’entreprise, permettre de réaliser une économie potentielle de 5 000 dollars par an pour un ménage moyen motorisé ou un client de VTC régulier à San Francisco.
Son coût de fabrication devrait également être divisé par deux par rapport au coût actuel d’un SUV électrique.
L’assemblage du prototype Cruise Origin est en cours !
Après avoir pris un peu de retard à cause du Covid-19, l’assemblage du premier prototype opérationnel du Cruise Origin vient de débuter.
Pour faciliter le début de sa phase d’industrialisation et permettre son développement dans le secteur de la technologie de conduite autonome, General Motors a annoncé le 16 juin 2021 ouvrir une facilité de crédit pluriannuelle de 5 milliards de dollars à Cruise, sa filiale, ce qui devrait une nouvelle fois considérablement accélérer les choses et permettre à Cruise d’accroitre encore un peu plus son avance sur la concurrence.
Un premier lot d’une centaine de véhicules est attendu d’ici la fin de l’été pour amorçer les premiers tests de validation.
L’entreprise espère pouvoir commencer à assembler ses premiers véhicules commerciaux à partir de début 2023 et de les déployer progressivement dans la foulée.
Cruise vise une flotte d’environ 4 000 véhicules opérationnels à l’horizon 2030.
En avril dernier, l’Autorité des routes et des transports de Dubaï a également signé un accord avec la société dans le but d’exploiter plusieurs milliers de robots taxis à Dubaï.
Par ce biais, le pays cherche à réduire sa pollution et également ses coûts de transport et à transformer 25% des déplacements de la ville en voyage en transport autonome d’ici 2030.
Avec cet accord, Cruise deviendra le fournisseur exclusif des taxis et services de covoiturages à conduite autonome de Dubaï jusqu’en 2029.
Dubaï sera donc la première ville, en dehors des Etats-Unis, à accueillir les véhicules autonomes de Cruise.
Un choix judicieux pour la société face aux potentiels que présente la ville, mais également face aux structures des routes et aux conditions climatiques plus qu’idéales pour une conduite autonome.
Avec cette nouvelle autorisation des autorités régulatrices et le soutien financier de General Motors, maison mère de l’entreprise, sur le plan de l’industrialisation, Cruise fait encore un grand pas sur le marché des véhicules autonomes.
Son service de taxis autonomes pourrait rapidement convaincre d’autres pays si la prochaine phase de tests se révélait concluante.
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