Diabeloop dévoile son pancréas artificiel intelligent bientôt disponible en France

La start-up grenobloise Diabeloop vient de dévoiler sa dernière innovation : un pancréas artificiel.

Le dispositif connecté a été présenté officiellement le mardi 17 septembre 2019 lors du congrès européen du diabète se déroulant à Barcelone, a rapporté Franceinfo.

Destiné aux personnes ayant un diabète de type 1, le dispositif sera en vente dans les mois à venir dans l’hexagone.

 

 

Améliorer les conditions de vie des personnes atteintes de diabète !

 

En France, le nombre de personnes atteintes de diabète atteint les 3,3 millions, soit environ 3% de la population actuelle.

Parmi elles, environ 200 000 patients sont diabétiques de type 1 dont 20 000 personnes âgées de moins de 20 ans !
Des chiffres qui inquiètent, et qui, selon l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM), augmentent d’année en année, et qui nécessitent de nouvelles innovations médicales pour améliorer les conditions de vie de ces personnes.

En effet, cette maladie reste très handicapante et contraignante au quotidien pour les personnes touchées, puisqu’elles doivent vérifier constamment leur taux de sucre dans le sang pour ne pas détériorer leur santé.
Cette veille est permanente et s’exerce au lever, au coucher, avant chaque repas et chaque activité sportive.

Le diabète se distingue par une hyperglycémie chronique, c’est-à-dire un excès de sucre dans le sang et donc un taux de glucose trop élevé. Concrètement, le diabète de type 1 apparaît lorsque le pancréas ne produit plus assez, voire plus du tout, d’insuline. Cette anomalie survient à la suite d’un fonctionnement anormal du système immunitaire qui détruit les cellules du pancréas chargées de produire cette hormone. C’est cette hormone, indispensable, qui permet ensuite au glucose d’aller dans les cellules afin que le corps la transforme en énergie. Sans cette hormone, le sucre s’accumule dans le sang.

C’est pourquoi la majorité des personnes atteintes de diabète dispose d’une pompe à insuline qui leur permet de s’injecter « artificiellement » cette hormone au quotidien. L’injection se fait par voie sous cutanée, à l’aide d’une seringue, d’un stylo ou d’une pompe.

« Si vous vous trompez dans la dose d’insuline et que vous en mettez trop, vous allez faire une hypoglycémie trois heures plus tard. En hypoglycémie pendant quelques minutes, vous ne savez plus où vous êtes et vous tremblez, voire vous perdez connaissance. », précise Guillaume Charpentier, un des diabétologues à l’origine du projet.

C’est ce traitement d’insulinothérapie que le groupe Diabeloop a voulu personnaliser. Avec un dispositif de ce style, les patients n’auront plus besoin d’être préoccupés à chaque instant par leur taux de glycémie.

La société grenobloise Diabeloop a donc tout mis en œuvre pour que son dispositif, baptisé DBLG1, permette de surveiller automatiquement et avec précision la glycémie afin d’injecter ensuite la dose adéquate au patient.

Après plusieurs années de travail, et de nombreux essais cliniques menés de 2011 à 2018 sur plus de 150 personnes, Diabeloop s’apprête à commercialiser son dispositif en France.

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Un algorithme qui va s’adapter à la physiologie de chaque patient

 

Yousra Tourki, ingénieure spécialisée en Intelligence Artificielle (IA), a expliqué à Franceinfo qu’« À la place du pancréas, le dispositif travaille tout seul et il est personnalisé ». Avant d’ajouter que « L’équipe a mis en place un algorithme qui va s’adapter à la physiologie de chaque patient, ce qui n’était pas possible avant. L’objectif est de garder une glycémie qui soit la plus stable possible. ».

Ce dispositif médical, est constitué de trois appareils distincts mais interconnectés.

On retrouve donc un capteur de glucose en continu (CGM), une pompe à insuline sous forme de patch ainsi qu’un terminal dédié disposant d’une IA. Si le lecteur de glycémie ainsi que la pompe à insuline existent déjà, la nouveauté réside dans le terminal qui héberge l’algorithme capable de calculer la juste dose pour l’utilisateur et développé par Diabeloop.

« À l’intérieur, il y a un lecteur de glycémie qui va prendre la mesure toutes les cinq minutes et qui l’enverraà un terminal sur lequel il y a l’intelligence artificielle que nous avons développée. Elle va calculer la quantité optimale d’insuline dont le patient a besoin à ce moment précis. Ce terminal va donner l’ordre à la pompe à insuline de la diffuser automatiquement, sans que le patient n’ait rien à faire. », détaille Marc Julien, co-dirigeant de Diabeloop.

 

Le résultat est envoyé directement au terminal via bluetooth avant d’être analysé par l’intelligence artificielle. Pour calculer la quantité optimale nécessaire, l’IA prendra en compte les paramètres personnalisés du patient ainsi que les informations qu’il aura rentrées, comme ses différents repas ou ses activités physiques. La physiologie de chaque patient est donc étudiée permettant de personnaliser au maximum la dose nécessaire à un moment T.
La dose délivrée ensuite en fonction du patient sera comparable à celle d’un pancréas sain. Le système fonctionne donc comme une boucle fermée hybride.

Contrairement à d’autres dispositifs médicaux, ce pancréas artificiel ne sera pas implanté directement dans le corps du patient à la place de l’organe défaillant, mais directement sur la peau.

Après avoir obtenu le marquage CE en 2018, les premiers modèles destinés pour le moment uniquement aux adultes débarqueront sur le marché d’ici quelques mois.

Des discussions concernant un éventuel remboursement par la Sécurité sociale sont également en cours. « L’obtention de la prise en charge du DBLG1 System par l’assurance maladie marquera le lancement commercial du dispositif en France », précise le site Diabeloop. Le dispositif sera disponible uniquement sur prescription médicale.

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Bien que le diabète soit une maladie chronique et donc ne pouvant être guérie, de nombreux chercheurs sont à la recherche de solutions temporaires, notamment pour les patients de type 1.

Parmi les solutions, on retrouve la thérapie génique, la transformation de cellules souches en cellules productrices d’insuline ou encore des solutions permettant de rendre une greffe de pancréas viable. Pour le moment ces solutions sont encore en tests et nécessitent de nouvelles recherches et expérimentations, mais cela montre l’avancée en cours dans ce domaine et redonne de l’espoir à tous les patients touchés.

 

 

 

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