[Filière automobile] LEtat va soutenir 27 projets innovants de R&D

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Le 2 juillet dernier, le gouvernement réunissait pour la première fois le Comité d’Orientation pour la Recherche Automobile et Mobilité (CORAM). Tout juste créé, étaient présents Luc Chatel, président de la Plateforme automobile, et des dirigeants des principaux industriels de la filière automobile (PSA, Renault, Michelin, Valeo, Faurecia, Plastic Omnium et Bosch). 

Objectif : aider à la relance du secteur automobile, touché de plein fouet par la crise du Covid-19.

A l’issue de cette réunion, 27 projets innovants de Recherche & Développement (R&D) ont été choisis pour bénéficier des subventions de l’Etat, à hauteur de 150 millions au total.

On fait le point pour vous dans notre article de la semaine.

 

 

 

Le CORAM à la rescousse du secteur auto 

 

La création du CORAM était l’une des annonces du Président de la République dans le cadre du plan de soutien au secteur automobile, présenté le 25 mai dernier.
Son but : superviser un programme stratégique d’investissements d’avenir (PIA), destiné à aider la R&D et l’innovation dans le secteur automobile.

« Sur le modèle de l’aéronautique, le Coram a été créé pour permettre de construire une solidarité de filière et investir dans l’innovation. Huit domaines critiques ont été définis, dont quatre significatifs : les batteries, l’hydrogène, l’électronique de puissance et l’allègement des matériaux », a détaillé le ministre de l’Economie Bruno Le Maire jeudi 2 juillet. Cette déclaration a été faite à l’issue d’une première rencontre du CORAM réunissant membres du gouvernement et dirigeants d’entreprises de la filière.

Premier constat de cette réunion : des premiers résultats encourageants du plan sur le mois de juin. C’est notamment grâce à la multiplication par trois des ventes de voitures électriques par rapport à juin 2019, ainsi qu’au remplacement de 100 000 anciennes voitures par des modèles plus propres, le tout étant boosté par la prime à la conversion. 

 

 

// À (re)lire : [Covid-19] Quelle sortie de crise pour le secteur automobile ? 

 

 

Cette réunion a également permis de faire un point sur les projets qui seront financièrement soutenus par l’Etat. Elle a également mis en lumière les enjeux et les axes stratégiques d’investissement sur la période 2021-2025.

L’enjeu global est de faire de l’industrie automobile le fer de lance de la reconquête industrielle française”, a précisé Bruno Le Maire. “L’industrie automobile sera confrontée dans les dix prochaines années à des transformations plus importantes qu’au cours des cinquante dernières”.

Les montants attribués varieront en fonction des projets « avec des enveloppes inférieures au million d’euros pour les plus petits et jusqu’à 10 à 13 millions pour les plus importants », selon une source gouvernementale.
Le montant total consacré à ces 27 projets pourrait atteindre le milliard d’euros : 150 millions de soutien public et des investissements privés attendus à hauteur de 850 millions d’euros.
Les projets les plus avancés pourront démarrer d’ici le début du mois de septembre.

 

 

 

Lélectronique de puissance améliorée

 

L’électronique de puissance fait partie des axes importants évoqués par le gouvernement.
Dans ce domaine, on retrouve plusieurs projets. Par exemple celui de Renault, qui prévoit d’ici à 2024 de produire des composants plus compacts, plus efficaces et plus abordables vers l’ensemble des véhicules électrifiés (hybrides et 100% électriques). 

Ces solutions de rupture s’appuient sur des matériaux innovants, comme le SiC et le GaN. Elles impliquent également une approche de standardisation développée et industriellement mise en œuvre à partir de 2024 sur l’ensemble des véhicules électrifiés de la gamme Renault.

Valeo, partenaire de Renault et PSA, propose quant à lui une solution de gestion thermique et énergétique du véhicule.

Quant au projet Mobi-SiC de Soitec, il prévoit de développer et d’industrialiser des technologies innovantes françaises basées sur des semi-conducteurs de puissance en carbone de silicium (SiC). D’une durée de vie estimée à trois ans, ces semi-conducteurs à bande large permettront d’établir une chaîne d’approvisionnement européenne fiable et compétitive pour l’électronique de puissance des véhicules électriques. Le tout en développant un chargeur embarqué bi-directionnel qui communiquera avec le réseau électrique.

ST Microelectronics s’intéresse également aux semi-conducteurs à bande large (SiC et GaN). Avec son projet G-Mobility, l’entreprise compte développer de nouvelles générations de transistors en technologie GaN moyenne tension (650V) et haute tension (1200 V). Ces derniers seront adaptés aux performances et aux besoins des véhicules hybrides et électriques.

 

 

 

De nouveaux moteurs électriques

 

Les moteurs électriques sont eux aussi en plein mutation.
La joint-venture entre PSA et Nidec Leroy Somer prévoit de développer, via son projet « Emotors », de nouvelles technologies de machines électriques et d’étendre sa gamme de moteurs à aimants. Objectif : couvrir toutes les applications électriques et hybrides.
Elle prévoit également de développer une gamme sans aimants afin de “s’affranchir des risques d’approvisionnement en terres rares”.
Le groupe vise aussi un autre projet dédié à la création d’une chaîne de traction électrique efficiente pour améliorer l’autonomie des véhicules électriques.

Le projet « Electromobilité abordable 48 V » porté par Valeo, prévoit quant à lui de développer et de produire en France un système complet de traction électrique. Il sera en 48V avec le moteur électrique, son électronique, la chaîne de transmission et la gestion de l’énergie par le chargeur et le convertisseur.

Renault compte déployer une gamme innovante de moteurs électriques. Elle est basée sur le moteur a rotor bobiné, la machine à flux axial et la machine électrique de 48 V polyphasée de forte puissance. En parallèle de ce projet, Renaut Trucks souhaite élaborer « un pont électrique” pour les camions.

L’équipementier EFI Automotive a de son côté dévoilé son projet “Greenshift” basé sur des actionneurs compacts, intelligents et connectés pour le marché des transmissions électrifiées. 

 

 

Des batteries plus propres

 

Pour répondre aux demandes du gouvernement, Plastic Omnium compte développer des batteries de 12V et de 48V pour des véhicules « mild Hybrid » sans plomb et sans importation de lithium ou de cobalt.

Dans le cadre du projet « Lion », l’entreprise Arkema veut quant à elle développer des batteries lithium- ion, qui seront plus efficaces grâce à de nouveaux sels d’électrolytes.

La PME Carbone Savoie est spécialisée dans la fabrication de carbone et de graphite synthétique pour diverses applications haut de gamme. Elle prévoit de déployer un produit moins coûteux et plus propre, adapté aux batteries des véhicules électriques.

 

 

Quid de lhydrogène ?

Faurecia travaille déjà sur les réservoirs à hydrogène afin d’en réduire le coût. Renault Trucks souhaite également intégrer le monde du poids lourd avec cette technologie. Pour cela, elle utilise l’hydrogène comme carburant dans des moteurs à allumage commandé pour les poids lourds.

De son côté, le projet FresH2 de Bosch prévoit la mise au point d’un système autonome de pile à combustible pour les groupes froids des semis-remorques.

Le groupe Pracartis et ses partenaires souhaitent quand à eux concevoir une nouvelle génération de compresseurs d’air pour la filière hydrogène.

 

 

 

Des matériaux innovants, plus légers et écologiques

 

Via ses subventions, le gouvernement souhaite également encourager les entreprises à s’orienter vers des matériaux plus légers et surtout plus éco-responsables. 

Avec ARaymond et le Cetim, Plastic Omnium veut créer des matériaux de carrosserie innovants pour améliorer son bilan environnemental, tout en proposant des fonctions supplémentaires.

Pour sa part, Michelin compte développer un pneumatique à faible empreinte écologique. Il sera fabriqué grâce à des écomatériaux et sera allégé et connecté.

 

 

Avec ces projets, lobjectif du gouvernement est daider à relancer toute la filière, fortement touchée par la pandémie, tout en atteignant ses objectifs de  décarbonation du parc automobile français.

En contrepartie de cette aide de lEtat, les industriels se sont engagés à localiser en France lindustrialisation des produits issus de ces programmes de R&D. Cela permettra la création de nouvelles chaînes de valeur autour de compétences et technologies que la France maîtrise.

 

 

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