Fusion UTC-Raytheon : Un nouveau géant dans le monde de l’aéronautique et de La Défense
United Technologies et Raytheon viennent d’annoncer leur fusion à venir. Le but ? Créer un géant américain de l’aviation et de la défense.
La nouvelle étonne encore dans ces secteurs, soulevant beaucoup de questions quant à l’avenir des concurrents des deux sociétés.
Un sujet qui risque de beaucoup faire parler au salon International de l’Aéronautique et de l’Espace (SIAE) du Bourget, qui se déroule cette semaine, et qui réunira les plus grands acteurs de l’industrie mondiale et leurs dernières innovations technologiques.
Retour sur cette pharaonique fusion.
Un CA combiné permettant de se hisser à la deuxième place du podium
Ce nouveau géant, nommé Raytheon Technologies Corporation en rappel des deux entités, possédera un chiffre d’affaires combiné atteignant 74 milliards de dollars dans les secteurs de l’aéronautique et de la défense, et se placera donc en deuxième place derrière Boeing et devant les autres grands de ce domaine, à savoir Lockheed Martin (54 milliards de dollars), General Dynamics (38 milliards), Northrop Grumman (32 milliards), GE Aslthom (31 milliards), Safran (25 milliards).
Les revenus de ce nouveau géant seront répartis à parts égales entre le domaine militaire (54%) et le domaine civil (46%). Un équilibre plutôt difficile à trouver pour ses concurrents qui génèrent souvent beaucoup plus de revenus dans un seul domaine spécifique lors d’une fusion. Il en va de même pour les ventes domestiques et à l’international qui s’équilibrent naturellement avec respectivement 45% et 55%.
Une complémentarité qui tire vers le haut les deux entités
En cumulant leurs savoir-faire, elles sont en mesure de concurrencer à la fois MBDA, concepteur européen de missiles, l’électronicien Thales ou encore Safran, groupe industriel et technologique français.
Le réel pouvoir de cette fusion repose dans la complémentarité des deux sociétés. En effet, elles ne possèdent que quelques clients en commun, et pourront donc, à deux, développer un nouveau panel de client et consolider leur pouvoir dé négociation notamment avec leurs sous-traitants mais aussi avec les avionneurs, le tout en coupant l’herbe sous le pied de la concurrence.
Pour rappel, United Technologies a racheté Rockwell Collins fin 2018, créant ainsi l’entité Collins Aerospace spécialisée dans l’avionique, les systèmes de pilotes automatiques et d’équipements multimédias au sein des avions, qui génère des revenus de l’ordre de 22 milliards. UTC possède également la branche Pratt & Whitney, un constructeur de moteurs d’avions américains qui atteint 21 milliards de dollars. Du côté de Raytheon, on retrouve la division Missile Systems qui s’occupe de la production de missiles Tomahawk et AMRAAM, des systèmes anti-missiles Patriot, et d’armes à faisceau d’énergie dirigée, et la division Renseignements et Technologies Spatiales, le tout pour environ 30 milliards de dollars.
Selon l’agence de presse Reuters, « la fusion permettra à Raytheon de se développer dans l’aviation civile et à United Technologies, qui a annoncé en novembre sa scission en trois entités distinctes, de réduire sa dépendance à l’aérospatiale. La division aéronautique d’UTC, qui est en train d’être séparée des activités de climatisation Carrier et des ascenseurs Otis, fournit des équipements électroniques et les moteurs Pratt & Whitney aux constructeurs d’avions civils tandis que Raytheon vend au gouvernement américain des équipements destinés aux avions militaires ainsi que des systèmes de missiles (Tomahawk et Patriot). »
La concurrence européenne n’a pas dit son dernier mot
Du côté de la concurrence européenne, on tente de rebondir et de ne pas se laisser abattre. Thalès vient de finaliser le rachat de Gemalto, le leader de la sécurité numérique tandis que Safran a pris le contrôle en février 2018 de Zodiac Aerospace, spécialisée dans les systèmes embarqués d’avion, les systèmes de sécurité d’avion et l’aménagement de cabine.
D’ici 2021 la nouvelle entreprise prévoit de générer plus de 8 millions de dollars de cash par an afin de développer sa branche R&D et d’investir dans différents programmes d’intelligence artificielle par exemple.
Des inquiétudes malgré tout
De son côté, le président Trump s’est inquiété de cette fusion qui créera par conséquent un déséquilibre dans la concurrence, notamment dans les négociations de contrats de défense avec le Pentagone. « Je veux m’assurer que nous ne faisons pas de mal à la concurrence », a-t-il déclaré sur CNBC.
Une autre question inquiète, celle de la taille de cette nouvelle entité face à celles des principaux clients avionneurs. En effet, avec cette fusion, Raytheon Technologies Corporation devient presque aussi imposante et importante que les clients avionneurs, ce qui pourrait créer des conflits concernant la répartition des marges entre les clients et les fournisseurs.
Face à cette alliance, les entreprises concurrentes vont devoir redoubler d’efforts. Reste à voir les projets qu’ils proposeront et les nouveautés technologiques qui seront présentées lors du salon du Bourget.
Affaire à suivre…
Rejoignez-nous
Vos études touchent à leurs fins ou vous êtes à la recherche de nouveaux défis ? Alors rejoignez Adentis dès aujourd’hui en cliquant sur le lien ci-dessous :
>> Je veux rejoindre Adentis <<
Laisser un commentaire
Vous devez être identifié pour poster un commentaire.