La France mise sur la 5G pour la relance industrielle 

 

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Face à la crise sanitaire, et dans le cadre du plan « France relance » présenté par le gouvernement en septembre dernier, près de 35 milliards d’euros ont été débloqués pour relancer l’industrie. 

Parmi les secteurs stratégiques encouragés par ce plan de relance, la 5G s’avère être un levier essentiel sur lequel le gouvernement français mise pour les industriels.
C’est pour cela qu’il a décidé de sélectionner plusieurs projets pour favoriser l’émergence de la 5G. 

Voici les quatre premiers lauréats de cette subvention, présentés fin janvier par Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l’Industrie, et Cédric O, secrétaire d’Etat au Numérique.

 

 

La 5G : un pilier de relance à ne pas négliger

Malgré un lancement commercial très médiatisé et attendu, la 5G n’a pas encore fait d’entrée fracassante dans nos habitudes quotidiennes, ni dans celles des industriels.
En effet, ces derniers ainsi que le grand public ne se bousculent pas pour sauter le pas avec cette nouvelle technologie, faisant alors place à des débuts plutôt mitigés.
Et pourtant ! Dans un monde touché par une pandémie globale qui a mis en lumière les vulnérabilités des chaînes de production et d’approvisionnement françaises, la 5G paraît tout indiquée.
C’est en tous cas ce que pense le gouvernement, qui reste convaincu des avantages non négligeables que peut offrir l’adoption plus massive de la 5G.

Grâce à une faible latence, un meilleur débit et une densification des connexions, la 5G apporte un potentiel immense de nouveaux usages industriels, permettant de réduire les coûts, de proposer de nouvelles offres ou encore daméliorer les conditions de travail. Grâce à la 5G, la connexion massive dobjets industriels (machines, robots, centres de gestion, etc) devient possible, comme le transfert massif dinformations, hors ou dans lusine, même en situation de mobilité, ou encore la capacité à réaliser des opérations à distance via la réalité augmentée. La 5G est donc un levier indispensable de la transition de notre industrie vers une industrie 4.0.”, a précisé le gouvernement.

En prenant en compte ces avantages, le Comité Stratégique de Filière (CSF) Infrastructure numériques, qui s’occupe du déploiement des usages autour de la 5G pour améliorer les services publics, l’efficacité énergétique et la gestion des territoires a lancé un appel à projets.
Ce dernier, lancé au cours de l’automne 2020, vise la « souveraineté dans les réseaux de télécommunications afin d’accélérer les applications de la 5G aux marchés verticaux”.
Quatre lauréats, présentés dans la suite de cet article, ont donc été retenus au cours de la première phase de l’appel à projets, et se partageront 27 millions d’euros de subventions.
Une seconde vague de lauréats devrait être présentée au cours de l’année, l’appel à projets étant ouvert jusqu’au 1er juin 2021.

 

 

Projet “5G vertical ISS”

Ce projet proposé par la société Alsatis, basée à Toulouse, consiste à développer une solution verticale 5G interopérable, souveraine et sécurisée.
Elle devrait être développée en lien avec un éco-système d’entreprises françaises sur toute la chaîne de valeur télécoms.
Pour ce faire, une première plateforme d’expérimentation et de démonstrations sera déployée au sein du CHU de Toulouse.

Concrètement, le but du projet est d’assurer la couverture 5G de l’ensemble des bâtiments, de mettre en place des services de géolocalisation et une interopérabilité avec les réseaux existants, de manière à assurer l’ensemble des communications, utiles notamment lors du transfert d’un patient par exemple.
Les services de géolocalisation, quant à eux, serviront pour localiser à distance les équipements médicaux et leur disponibilité, ou encore les patients atteints d’Alzheimer pour assurer leur sécurité.

Bien que le projet cible plus particulièrement les hôpitaux, il pourra également être adapté pour d’autres secteurs verticaux comme les sites industriels, les entrepôts, ou encore les bâtiments publics, où la souveraineté et la sécurité des réseaux reste une priorité.

La société précise que la mise en place du projet pourrait créer jusqu’à 16 emplois directs d’ici trois ans.

 

Projet « Beyond 5G »

À la tête du projet « Beyond 5G », l’entreprise Thales SIX GTS France, présente dans diverses régions françaises et spécialisée dans le développement des solutions techniques logicielles et matérielles dans le secteur des télécommunications. 

Elle sera ici accompagnée par les partenaires Ericsson, Eurocom et l’Institut Mines Télécom.

Le but du projet est de développer des outils permettant d’apporter rapidement des solutions souveraines et résiliantes aux entreprises qui ont comme objectif de diversifier les applications des technologies 5G et post-5G.

Les solutions développées par le projet permettront de faciliter lapplication de la 5G au sein de léconomie française et européenne, et de renforcer la souveraineté de lensemble des secteurs industriels dont la dépendance aux technologies 5G est croissante”, précise le gouvernement.

À terme, la mise en place de ce projet permettra le recrutement de 59 emplois.

 

 

Projet “CRIIoT”

Ce troisième projet est porté par la PME Sequans Communications, leader dans la fourniture de puces et de modules pour l’IdO massif, critique et haut débit 4G et 5G. Baptisé “CRIIoT” (Critical IoT), il a pour objectif de développer une solution permettant aux industriels, et plus particulièrement aux secteurs “verticaux”, d’évaluer et de déployer rapidement des solutions 4G et 5G pour pourvoir connecter leurs objets, le tout en optimisant et sécurisant leur usage.

Nous sommes reconnaissants que notre proposition ait été sélectionnée pour l’obtention de cette subvention, qui renforcera notre capacité à délivrer aussi rapidement que possible sur le marché des solutions de connectivité 5G d’importance critique, offrant des capacités avancées”, a déclaré Georges Karam, PDG de Sequans Communications.

Via ce projet, l’entreprise prévoit d’expérimenter la récupération des données de vol d’un moteur d’avion ou encore de mettre en place des objets connectés à “communications critiques” dans le secteur ferroviaire.

Le projet devrait également répondre aux exigences en matière de transition numérique et écologique grâce au développement de produits à basse consommation énergétique et au développement numérique des territoires.

 

 

Projet “Euro-CDIC”

Le projet “Euro-CDIC” est quant à lui porté par Alcatel-Lucent International, filiale de Nokia. Il vise à sécuriser les réseaux de télécommunication, point primordial pour les réseaux 5G, qui sont très sensibles aux Cyberattaques.
Concrètement, l’entreprise prévoit de créer un centre européen d’expertise technologique R&D “Cybersécurité de réseaux”.
Celui-ci sera axé sur deux pôles : la création d’un modèle de services de cybersécurité et la mise en place de services de consulting pour des clients français et européens.

Ce projet présente de fortes perspectives d’emplois.
En effet, 112 créations d’emplois pourraient être réalisées d’ici 2022, dont 97 sur Lannion, en Bretagne, région où le groupe est présent.

 

Avec cet appel à projets, le gouvernement espère faire émerger davantage la 5G dans les secteurs industriels, mais également dans des secteurs comme les services publics ou encore la santé.
L’objectif visé étant bien entendu la relance industrielle rapide de la France, après plus d’un an de crise sanitaire et économique.

Les différents projets sélectionnés, issus de régions diverses, devraient permettre l’ouverture de nouveaux emplois tout en proposant des usages innovants de la 5G. 

Au-delà de cette subvention, l’Etat prévoit également de nouveaux soutiens via son 4ème programme d’investissements d’avenir.

 

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