Lazareth dévoile la toute première moto volante
Quand la réalité rattrape la fiction…
Après plusieurs années de recherches, c’est en janvier dernier que Lazareth a officiellement présenté à la presse son modèle de moto volante.
Basé à Annecy, ce constructeur auto, moto, et tricycle français, vient d’inaugurer les premiers « pas dans les airs » de LMV 496 ! Son modèle de moto est à la fois capable de rouler sur route, et de s’envoler. Une première mondiale !
Retour sur cet exploit dans notre article de la semaine.
Un passage simplifié du sol aux airs
Ce n’est pas la première fois qu’un concepteur automobile tente de se lancer dans ce projet fou.
« Je ne suis pas le seul à avoir cette idée, plusieurs grandes compagnies tel qu’Airbus se sont lancées le défi de créer une moto-volante, mais à chaque fois, l’engin contenait des ailes et nécessitait une piste de décollage, ce qui pour moi est contraire au principe de base », affirme Ludovic Lazareth, fondateur de l’entreprise et ingénieur en génie mécanique.
En effet, pour le constructeur, l’objectif fonctionnel de sa moto est de pouvoir passer directement de la route aux airs, sans aucune infrastructure supplémentaire ou aide extérieure (comme une piste de décollage, par exemple). Lazareth travaillait dans le but que l’étape de la route aux airs, soit la plus simple possible pour la moto.
Sur la route, la LMV 496 circule comme n’importe quelle autre moto standard. Elle détient un moteur électrique et quatre roues pendulaires homologuées. Elle dispose d’une autonomie de 100km et ne peut excéder la vitesse de 100km/h.
Une fois le mode « dans les airs » activé, la moto écarte automatiquement les roues, elles-mêmes dotées de turbines pouvant délivrer une puissance avoisinant les 1300 chevaux pour 2800N de poussée.
Ces turbines seront alimentées par un moteur thermique permettant ainsi le décollage. « Nous sommes les seuls au monde à créer une machine qui peut rouler et s’envoler »,annonce fièrement Ludovic Lazareth. Il estime que les engins présentés comme des motos volantes par les compagnies concurrentes sont « uniquement des drones ».
« Dès que l’on veut voler, il suffit d’enclencher un bouton, les roues passent en mode horizontal, les turbines et les roulements se mettent en route et font décoller l’appareil de la même manière qu’un hélicoptère pendant dix minutes », explique le concepteur.
Un fonctionnement plutôt facile, qui rend son utilisation accessible sans nécessiter d’aide extérieure.
Le changement de fonction du sol aux airs requiert néanmoins l’arrêt du véhicule : il ne peut se produire lorsque la moto roule sur la route. Il suffit donc de « s’arrêter sur un terrain plat et d’appuyer sur un bouton pour qu’elle passe en mode vol et se transforme en drone », indique Ludovic Lazareth.
Le principal problème de la construction d’un tel engin est son poids. « Le poids est notre ennemi numéro 1, car le véhicule doit être léger pour pouvoir décoller et soulever également le conducteur, ce qui aura été un vrai casse-tête au moment de la conception » précise-t-il.
Bilan : pari réussi ! Aujourd’hui, la moto pèse 140 kg en comptant le poids du kérosène transporté (environ 50L). Ce poids offre à la moto une autonomie d’une dizaine de minutes dans les airs. Cette durée, encore assez réduite, est amenée à être augmentée à l’avenir.
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Déjà homologuée… pour la route
Le 31 janvier 2019, à l’occasion des 20 ans de l’entreprise, Lazareth avait prévu de réaliser le premier vol de sa moto. Malheureusement, le vol d’inauguration ne s’est pas déroulé comme prévu…
« Deux problèmes majeurs se sont présentés« , confiait Ludovic Lazareth au Dauphiné. « L’hygrométrie très élevée et le froid : il a plu pendant près d’une heure et demie, sur les turbines avant l’essai. L’électronique a été perturbée et nous avons rencontré des problèmes pour faire démarrer une turbine« .
Cet échec aura au moins permis à la LMV 496 d’être repensée et optimisée. Parmi les nombreuses améliorations, le nombre de tests a été augmenté. C’est « un groupe de cinq personnes qui a travaillé dessus à plein temps ». Ce pôle dédié contribue à ce que Lazareth soit en mesure de présenter, à terme, un produit viable et fonctionnel pouvant rouler sur la route (comme dans les airs).
Ces efforts acharnés tout au long de l’année 2019 ont porté leur fruit : la LMV 496 a été homologuée. « Elle est homologuée pour aller sur la route jusqu’à 100 km/h et s’utilise comme une moto normale ».
L’homologation concerne bien évidemment des zones spécifiques : pas forcément des routes en centre-ville pour le moment.
Bien que le bolide soit prêt à démarrer, en ce qui concerne l’homologation pour une utilisation dans les airs, Ludovic Lazareth explique à regret que « la DGAC (Direction générale de l’aviation civile) ne nous a pas encore donné le droit de l’utiliser en tant que machine volante. On ne peut faire les essais qu’en captif, dans une sphère fermée située à côté de l’atelier ».
Un design particulier
Même si elle est autorisée à rouler de la même manière que les autres motos sur la route, la LMV 496 se distingue du design standard, notamment par son carénage rouge vif.
Inspirée du premier modèle LM847, la LMV496 incarne le design Lazareth par excellence. Avec une longueur de 2,40 m et une largeur de 90 cm, elle présente des traits futuristes et une géométrie pendulaire. On retrouve l’ADN de la marque dans l’habillage, la boucle arrière italienne ou encore les couvre-roues en carbone. A l’emplacement habituel du moteur a été placé un carénage en composite destiné à masquer le réservoir de kérosène.
Équipée de quatre roues, elle dispose également d’un tableau de bord. Très imposant, il est relativement exhaustif au niveau des informations de vol qu’il affiche : vitesse, altitude, position, régime des turbines. Le carénage, quant à lui, a été entièrement réalisé en composite carbone kevlar.
De plus, Lazareth a fait appel à des partenaires extérieurs pour certaines parties. La réalisation des suspensions a ainsi été confiée à TFX Suspension Technology. Les accessoires (rétroviseurs, clignotants par exemple) ont, quant à eux, été fournis par Rizoma.
Cinq modèles déjà en vente
En octobre 2019, les précommandes de la moto ont été ouvertes. Jusqu’ici, cinq exemplaires de la LMV 496 ont déjà été fabriqués.
Pour s’en offrir un, les potentiels acheteurs devront débourser la coquettesomme de 496 000 euros. Une acquisition pas à la portée du premier venu, donc. D’autant plus que les acheteurs doivent répondre à certaines obligations : bien entendu, détenir le permis moto (A) ainsi qu’une licence de pilote d’ULM.
Le tout premier acheteur de moto volante est un client américain. Trois autres personnes ont déjà manifesté leur intention d’achat.
« On se place dans les cinq ou six sociétés dans le monde à proposer des machines volantes »se félicite Ludovic Lazareth. « L’intérêt pour nous, c’est d’inventer une machine autostabilisée avec laquelle tout le monde pourra voler à terme. », explique Ludovic Lazareth.
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