Lockheed Martin conçoit le drone le plus rapide du monde pour l’armée américaine

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Si jusqu’à maintenant le record du drone le plus rapide du monde avoisinait les 2500 km/h (Mach 2.1), il est sur le point d’être battu par l’entreprise Lockheed Martin qui s’apprête à concevoir son futur aéronef hypersonique. Spécialisée dans le domaine de l’aérospatial, la défense et la sécurité, la société vient de dévoiler les avancées de son incroyable projet visant à développer un drone à destination de l’armée américaine et capable de voler à plus de 7 400 km/h, soit plus de 6 fois la vitesse du son. Baptisé SR-72, le drone pourrait ainsi décoller des Etats-Unis et atteindre l’Europe en moins de 90 minutes.

Un drone ultra-rapide pour l’armée américaine

L’entreprise américaine Lockheed Martin progresse dans son projet ambitieux, lancé il y a 10 ans, de faire voler un drone à plus de 7 400 km/h. Le 5 avril dernier, l’avionneur réalisait avec succès un premier test de sa motorisation sur un concept hypersonique (HAWC). Le prototype de réacteur testé a réussi à atteindre la vitesse de Mach 5 (6 174 km/h) à près de 20 000 mètres d’altitude. Un début prometteur avant d’atteindre l’objectif de Mach 6, faisant du drone un objet hypersonique capable de relier les Etats-Unis et l’Europe en seulement 90 minutes.

Si le drone est encore loin de disposer d’un véritable prototype, il est, à terme, destiné à l’armée américaine pour devenir un drone de renseignement et de combat. Baptisé SR-72, ce futur drone devrait remplacer le SR-71 Blackbird, un avion espion dédié au renseignement durant la guerre froide, et qui détient encore à l’heure actuelle le record de l’avion le plus rapide au monde avec une vitesse Mach 3.

À la différence de son prédécesseur, le SR-72 sera un véhicule aérien sans pilote (UAV) hypersonique et sera capable d’effectuer des opérations de renseignement, de surveillance et de reconnaissance avec une vitesse supérieure à deux fois celle du Blackbird. L’appareil disposera d’une très faible signature radar et sera également équipé de missiles hypersoniques pour pouvoir réaliser des missions de bombardements de « précision ».

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Une conception ambitieuse

Mais pour réaliser les exploits tant attendus par le drone, l’entreprise doit faire face à de nombreuses contraintes concernant la conception de celui-ci. Dans un premier temps, pour fonctionner, le drone devrait disposer d’un double système de propulsion qui pose encore quelques problèmes à l’entreprise.

Lors des phases de montée et descente au sein des différentes couches de l’atmosphère et lors de l’atterrissage, l’appareil utilisera le premier moteur, composé de turbines classiques, qui lui permettra d’atteindre une vitesse de 3 700 kilomètres par heure. Lors du vol de croisière, le drone bénéficiera du second système de propulsion, à savoir des statoréacteurs qui permettront de propulser le drone à une vélocité supérieure 6 fois la vitesse du son, au-delà des 7 000 km/h. Mais pour que ces moteurs fonctionnent normalement, la société doit encore trouver les matériaux adaptés et inventer un système de refroidissement assez efficace, qui sera en mesure d’éviter aux moteurs de fondre à de telles vitesses.

Les ingénieurs devront également trouver des solutions concernant les matériaux qui composent la structure de l’appareil. En effet, compte tenu de la vitesse envisagée, les matériaux classiques ne sont pas en mesure de résister à des températures sans commune mesure. Les matériaux devront donc être capables de gérer la chaleur dégagée par le frottement de l’air sur la coque de l’aéronef.

Malgré les contraintes auxquelles doit encore faire face le drone pour sa conception, la société reste confiante quant à sa faisabilité et au développement d’un tel projet. Selon l’entreprise, le drone pourrait ainsi réaliser ses premiers vols dès 2025, avec une mise en service d’ici 2030.

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