Mercedes décroche le niveau 3 de conduite autonome

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Mercedes fait un grand pas en avant dans le domaine de la conduite autonome. La firme vient d’obtenir l’homologation de son système d’aide à la conduite de niveau 3, devançant ainsi son principal concurrent, Tesla, qui ne dispose actuellement que d’une autorisation de conduite de niveau 2. Installé sur ses modèles de Classe S et EQS, le dispositif sera testé dans un premier temps en Allemagne, avant d’être déployé progressivement dans d’autres pays.

Une conduite autonome de niveau 3

La conduite autonome vient de marquer une nouvelle étape dans son évolution. Et cette fois-ci, c’est Mercedes qui est de la partie : la marque allemande a annoncé début décembre l’obtention de l’homologation de son système d’aide à la conduite de niveau 3. 

La technologie, « Drive Pilot », approuvée par l’Autorité fédérale allemande des transports automobiles (KBA), sera déployée dès le début de cette année sur les nouvelles Classe S et EQS. Le dispositif pourra être activé dès lors que la vitesse ne dépasse pas les 60 km/h, et sera utilisé dans un premier temps sur les autoroutes allemandes et en cas de forte densité de trafic. 

Le choix de l’Allemagne n’est pas anodin, puisque le pays est l’un des pionniers dans ce domaine, autorisant la conduite de niveau 3 depuis 2017. 

Mais la marque ne compte pas s’arrêter là, et précise que dès qu’un cadre juridique national pour la conduite autonome sera disponible sur d’autres marchés, sa technologie sera progressivement déployée dans d’autres pays. 

L’entreprise précise que des tests du système sont en cours aux Etat-Unis et en Chine pour offrir la meilleure expérience utilisateur à leurs clients. 

Avec cette nouvelle homologation, Mercedes prend de l’avance, mais fait face à une forte concurrence. Tesla continue de développer ses systèmes et espère atteindre rapidement l’autonomie complète avec un niveau 5. Audi, qui espérait intégrer la technologie de niveau 3 à sa nouvelle A8 a fini par renoncer, mettant en cause le manque de réglementation en Europe. De son côté, Stellantis prévoit de déployer son premier système de niveau 3 développé avec BMW d’ici 2024. Apple est également entré dans la course avec une possible apparition de l’Apple Car à l’horizon 2025. Fin 2020, le Japon est également devenu le premier pays au monde à homologuer un système autonome de niveau 3 sur la voie publique, intégré sur une Honda Legend, commercialisée en série limitée en 2021.

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Une technologie développée par Valeo

Concrètement, cette aide ne devrait pas changer beaucoup de choses pour le conducteur, en comparaison à la conduite de niveau 2. Ici, le conducteur pourra se libérer temporairement de l’attention qu’il porte à la route, laissant ainsi la conduite au Drive Pilot. Le conducteur pourra alors détacher ses mains du volant et réaliser des activités auxiliaires liées au système d’info divertissement embarqué dans la voiture, comme lire ses mails, naviguer sur internet ou regarder un film, le tout en restant tout de même à son poste de conduite.

Si l’évolution ne change pas énormément pour le conducteur, l’équipement embarqué à bord des véhicules concernés est quant à lui bien plus performant. En effet, pour atteindre le niveau 3 de conduite autonome, il est nécessaire d’intégrer un LIDAR au sein d’un ensemble de capteurs. Ici, c’est Valeo, spécialiste dans le domaine, qui s’occupe de la technologie de détection par laser. Les berlines seront les premiers véhicules équipés du Scala 2, la deuxième génération du LiDAR de Valeo, aux performances accrues et fraichement arrivée sur le marché. Le LiDAR de Valeo est le premier scanner laser 3D au monde à avoir été produit en série et équipant des véhicules déjà commercialisés et répondant aux normes législatives du secteur automobile.

Grâce aux capteurs LiDAR, aux caméras, aux capteurs ultrasons, au capteur d’humidité placé dans la roue, aux radars et à leur intelligence associée, le Drive Pilot reçoit de nombreuses informations, permettant la création d’une carte numérique en 3D à 360° autour du véhicule. 

Lorsque le Drive Pilot est activé par le conducteur, celui-ci prend alors en charge la vitesse, la distance et le maintien dans la voie. Il s’occupe également de prendre en compte les panneaux de signalisation, ainsi que les situations inattendues et les manœuvres d’évitement et de freinage. Dès lors que le système lui demande d’intervenir, le conducteur doit être en capacité de reprendre la navigation immédiatement. Si le conducteur ne réagit pas dans un certain délai, la voiture s’arrêtera alors automatiquement de manière sécurisée.

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Mercedes voit également plus loin avec l’électrique

Mercedes continue de réaliser des exploits. Dans le cadre du CES 2022, le 3 janvier dernier, Mercedes a dévoilé un tout nouveau concept de voiture électrique, dotée d’une autonomie défiant toute concurrence. Son nouveau prototype, le Vision EQXX, fait figure de révolution, notamment grâce à son autonomie inégalée. Grâce à plusieurs évolutions techniques, le véhicule serait capable d’atteindre une autonomie de 1 000 km en une seule charge. 

Pour parvenir à cette performance, le géant automobile allemand mise sur des améliorations réalisées sur la technologie de la batterie, lui permettant ainsi d’atteindre une consommation énergétique de 10 kWh pour 100 km. « Plutôt que de simplement augmenter la taille de la batterie, l’équipe s’est focalisée sur l’amélioration de l’efficience sur de longues distances », précise Mercedes. Cette batterie dispose d’un volume inférieur réduit de moitié et d’un poids plus léger que celle installée dans la EQS, le tout pour une capacité maximale de 100 kWh. 

Pour maximiser l’efficience du véhicule et son autonomie, la firme a opté pour des gommes en magnésium et un groupe propulseur électrique au poids optimisé. Le modèle s’appuie sur un système thermique qui recycle au maximum la chaleur générée grâce à une amélioration de la circulation des flux d’air, solution déjà utilisée dans le domaine de la F1. 

Le design de la voiture, entre une berline électrique et une voiture plus sportive, a également été optimisé sur le plan aérodynamique pour lui permettre d’aller plus loin. En effet, le véhicule doté d’un châssis léger dispose d’un coefficient de traînée record de 0,17, réduisant ainsi sa résistance à l’air. 

Pour moins ponctionner l’énergie de la batterie, une pompe à chaleur a été installée à bord, permettant de mieux gérer les températures. La voiture est aussi capable de se recharger lors de ses déplacements grâce aux 117 cellules solaires placées sur son toit, permettant de fournir jusqu’à 25 km d’autonomie.  

Il est cependant préférable de rappeler que le Vision EQXX est présenté ici comme concept, et ne devrait donc pas entrer en production à l’avenir. Il permettra en revanche de présenter les progrès de la marque sur sa gamme électrique, et participera donc à la construction future d’un véhicule doté de capacités technologiques similaires au Vision EQXX. Un véhicule que l’on pourrait retrouver sur la route d’ici 2025.

Avec cette homologation, Mercedes devient le premier constructeur à développer la conduite automatisée conditionnelle en série en Allemagne. Un déploiement qui devrait se poursuivre rapidement dans de nouveaux pays, et ouvrir ainsi la porte à la concurrence pour le niveau de conduite autonome 3, jusqu’à l’autonomie complète de niveau 5.

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