[Première] Un avion 100% électrique obtient son “permis de voler” en Europe !

 

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C’est une première en Europe ! Le 10 juin dernier, l’Agence Européenne de la Sécurité Aérienne (EASA) a certifié pour la première fois un avion 100% électrique.

Grâce à ce “permis de voler”, sésame incontournable avant l’entrée en service d’un avion, le biplace conçu et fabriqué par la société slovène “Pipistrel Aircraft” pourra être commercialisé.

Destiné principalement à la formation des pilotes, propulsé grâce à deux packs de batteries connectées, il n’émet aucune émission carbone. Un avion respectueux de l’environnement.

Un avion qui marque peut être le début d’un nouveau chapitre de l’aviation. On fait le point pour vous dans notre article de la semaine.

 

 

 

Une première mondiale 

 

L’EASA a donc officiellement certifié le premier avion 100% électrique en Europe.
Si c’est incontestablement une première en Europe, beaucoup ont parlé d’une première mondiale. Qu’en est-il vraiment ?

Et bien c’est vrai ! Du moins techniquement. Puisque si ce n’est pas le premier avion 100% électrique au monde à être certifié par une agence de sécurité aérienne ou à réaliser un premier vol, c’est bien la toute première certification du genre délivrée par l’EASA. 

Ce précieux sésame a été obtenu par le “Pipistrel Velis Electro”, conçu et fabriqué par la société slovène “Pipistrel Aircraft”.

Cette certification, c’est l’aboutissement de trois ans de recherche et de travaux afin d’atteindre le niveau de sécurité le plus élevé.
Elle s’est faite en deux temps :

  • l’homologation du moteur électrique (référence E-811-268MVLC), le 18 mai dernier 
  • la certification de l’association de la cellule et du moteur. 

Une grande première pour l’EASA, puisque cette certification pose forcément les bases du futur de l’aviation électrique.

« C’est le premier avion électrique que l’EASA ait certifié, mais ce ne sera certainement pas le dernier », s’est réjoui Patrick Ky, le directeur exécutif de l’EASA. 

 

 

 

 

Pipistrel Velis Electro : puissance, technologie, poids et autonomie

 

Le Velis Electro a été développé à partir de la base du biplace “Virus SW 121” de Pipistrel d’un poids de 600 kilogrammes.

Au lieu du moteur thermique Rotax (de 100 chevaux), c’est son équivalent électrique, alimenté par deux packs de batteries connectées, qui assure la propulsion.

La puissance est ainsi fournie par un système électrique de 345 VDC construit autour d’un système de batterie haute performance développé en interne, refroidi par liquide. Ce système comprend deux batteries (Pipistrel PB345V124E-L) connectées en parallèle.
L’un des packs de batteries se situe dans le nez de l’appareil. L’autre, derrière le poste de pilotage.

 

Cette disposition des batteries garantit selon l’avionneur “la redondance de la source d’alimentation”. En d’autres termes, en cas de défaillance de l’une des batteries, celle-ci se déconnectera automatiquement du système.
Quant à la batterie restante, elle est capable de fonctionner de manière autonome. Elle a même suffisamment de puissance pour assurer la poursuite du vol jusqu’à l’atterrissage de l’appareil !

Le système de refroidissement liquide se compose lui d’un radiateur et de deux pompes électriques situées derrière la batterie arrière.
Une entrée d’air pour le radiateur est située sur le côté gauche du fuselage, et l’air chaud quitte le fuselage en bas.

Les batteries peuvent être chargées via un port de charge intégré à l’aide d’un chargeur électrique Pipistrel. L’ensemble de l’opération est supervisé par l’ordinateur principal, qui affiche l’état de tous les systèmes sur le Pipistrel EPSI 570C.

 

Ce système permet de délivrer une puissance avoisinant les 60kW (57.6 kW pour être précis). Elle permet à l’appareil ultra-léger de disposer de 50 minutes d’autonomie (plus une réserve d’une vingtaine de minutes) et d’atteindre une vitesse de croisière de 180 km/h.

Avec son niveau de bruit de 60 décibels, « il est plus silencieux que les autres avions et ne produit aucun gaz de combustion », précise Ivo Boscarol, PDG de Pipistrel Aircraft. 

 

 

 

Un “avion école”

 

Avec son moteur électrique, ce type d’avion est principalement destiné à la formation des pilotes.
Une longue formation est en effet nécessaire. Notamment pour l’apprentissage des phases de décollage et d’atterrissage, les fameux « tours de pistes » que doivent maîtriser les pilotes avant d’obtenir leurs ailes. 

L’entreprise a déjà bien rempli son carnet de commandes. Pas moins de 120 appareils lui ont déjà été commandés. Les intéressés ? AirFrance notamment, ainsi que des écoles de pilotage suisses et sud-africaines.

Pipistrel Aircraft prévoit de livrer les 31 premiers Velis Electro à ses clients d’ici la fin de l’année 2020.

 

 

// À (re)lire : Harbour Air : 1er vol commercial réussi d’un avion 100% électrique.

 

 

 

Ouvrir la voie à une aviation plus propre

 

« Cela donne de l’optimisme, également aux autres concepteurs d’avions électriques, quant à la possibilité d’obtenir la certification de ce type des moteurs et des avions électriques », estime Ivo Boscarol, précisant que selon lui cette certification « est le premier pas vers l’utilisation commerciale d’avions électriques »

Cette certification ouvre la voie à une aviation propre. Le développement et la généralisation des avions électriques présentent de nombreux avantages pour les compagnies :

Réaliser des économies : grâce à l’absence des coûts de carburant et la réduction des coûts de maintenance et l’immobilisation de l’appareil.

Préserver la planète : le passage à l’électrique permettrait aussi et surtout de préserver la planète grâce à des vols nuls en émissions de C02.

L’électrification des flottes est désormais une priorité pour de nombreux industriels du secteur. L’avion étant de fait souvent pointée du doigt pour son impact environnemental.

Le gouvernement français vient d’ailleurs de débloquer une aide d’1,5 milliard d’euros afin de soutenir et accélérer la R&D dans ce domaine.

 

 

 

Si les voitures électriques sont plus souvent sous les feux de la rampe, c’est aujourd’hui l’aviation qui est au cœur des débats grâce à ce nouveau pas franchi vers l’électrification de l’aviation civile.

Grâce au Velis Electro et à cette première certification de l’EASA, de nombreux acteurs du secteur devraient intensifier leur recherches et poursuivre leurs efforts vers des solutions permettant de décarboner tout le secteur : sociétés et start-up aéronautiques… 

Avec l’espoir que les aides débloquées par l’État accélèrent cette transition énergétique et écologique dans l’aérien.

 

 

 

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*Photo de couverture : photo d’illustration.