Robots désinfectants, robots livreurs, robots policiers… La robotique à l’heure du Covid-19

La pandémie de Covid-19 est sans conteste dramatique, que ce soit sur le plan humain, sanitaire ou économique.

Si les conséquences négatives sont indéniables, cette crise est également marquée par des initiatives positives. En termes de solidarité et d’effort collectif, bon nombre d’entreprises et de particuliers sont unis pour aider et trouver des solutions aux problèmes urgents.

Le secteur technologique en est d’ailleurs un exemple. Les professionnels du secteur sont déterminés à démontrer toute sa force, son agilité, et son utilité en ce moment. Cette crise tend d’ailleurs à accélerer l’utilisation et l’essor parfois inattendus de nouvelles technologies.

C’est notamment le cas de la robotique, toujours plus connectée, au service des besoins urgents du moment.

Qu’ils désinfectent des hôpitaux, qu’ils apportent des médicaments, qu’ils sillonnent les rues des villes pour faire respecter le confinement, l’utilisation de ces robots explose en cette période de pandémie.

Voici quelques exemples dans notre article de la semaine.

 

 

Des robots pour assurer la prévention

En Allemagne et en France, le robot « Pepper » a fait son apparition dans les supermarchés et les administrations. 

Sa fonction est simple : faire de la prévention. 

Ainsi, le robot Pepper se charge d’accueillir et d’informer les personnes sur les consignes à suivre pour éviter toute infection au Covid-19.
Il rappelle par exemple aux clients venant faire leurs courses, qu’ils doivent maintenir une distance de sécurité entre eux. Il leur préconise de ne pas réaliser des courses d’achats compulsifs en faisant des stocks de denrées périssables à long terme. Il invite à faire preuve de solidarité. 

Equipé d’un écran et doté d’une Intelligence Artificielle (IA), Pepper est capable de comprendre et de répondre, tout en bougeant la tête et les bras pour paraître un peu plus « humain ».
A l’origine conçu en France, le robot a depuis été racheté par le japonais Softbank.

 

 

Des robots pour épauler le personnel soignant, les personnes les plus fragiles et pour détecter le virus


Répondant à plusieurs besoins, l’utilisation des robots explose dans le secteur médical.

 

Détection des cas de coronavirus

Exemple en Thaïlande, où des robots sont utilisés pour détecter des cas de coronavirus. 

À l’origine, ces robots étaient utilisés pour la prise en charge de malades ayant subi un accident vasculaire cérébral.

Aujourd’hui, équipés de la 4G, ils peuvent prendre la température de personnes potentiellement infectées. Ils savent également contrôler l’évolution de leurs symptômes. 

Grâce à ces robots, le personnel hospitalier et les malades peuvent interagir en visioconférence pour tenter d’établir un diagnostic.

A l’avenir, ils pourraient également servir à désinfecter les chambres des patients infectés.

 

 

Aider le personnel soignant

 

En Italie, l’hôpital Circolo de Varèse n’est pas en reste. Situé en Lombardie, région fortement impactée par le Covid-19, l’hôpital abrite lui aussi des robots. Pourquoi ? Ils sont utilisés pour aider les médecins et infirmiers dans leurs tâches quotidiennes. 

Nommé Tommy, ce robot de la marque chinoise Sanbot se déplace sur des roues et mesure la taille d’un enfant. Il permet aux médecins de récupérer, à distance, des informations sur l’état de santé des patients présents dans l’hôpital. 

« Le robot nous aide à surveiller certains paramètres cliniques du patient », indique le docteur Francesco Dentali, directeur des soins intensifs à l’hôpital Circolo de Varèse.

Il est donc capable de calculer le rythme cardiaque du patient, sa fréquence respiratoire, sa saturation, sa pression sanguine et d’autres indicateurs de respiration. 

En revanche, Tommy n’est pas autonome et nécessite donc d’être piloté à distance.

Grâce à cette technologie, les médecins peuvent interagir avec le patient via le robot. Ils peuvent aussi collecter des informations importantes, sans pour autant craindre un risque d’infection. L’utilisation des équipements de protection, qui fait trop souvent cruellement défaut aux personnels soignants, est réduite grâce à Tommy. Un gain de temps à saluer, mais qui ne remplace pas pour autant les consultations physiques qui restent courantes.

En Inde, à Chennai, le même type de robot est utilisé pour amener de la nourriture et des médicaments aux patients directement dans leur chambre. Un gain de temps pour le personnel soignant. Il peut se concentrer sur toutes les autres tâches, déjà nombreuses, tout en diminuant un peu le risque de contamination.

 

 

Aider les plus fragiles, notamment les personnes âgées

 

Au-delà des hôpitaux, les personnes âgées vivant en Ehpad sont également touchées par la crise du Covid-19.

Les activités collectives et les animations coutumières aux Ehpad ont dû cesser avec les mesures de confinement. Ajoutez à cela les visites devenues interdites dans ces établissements, et voici autant de raisons pour les personnes âgées de se sentir de plus en plus isolées.

En ces temps difficiles et pour pallier à cette solitude, l’entreprise roubaisienne Careclever a décidé de mettre à disposition des maisons retraite du nord de la France son robot “Cutii”. 

 

L’industrialisation du robot venait d’être lancée lorsque le confinement a été annoncé. Comme la société n’était plus en mesure de livrer ses clients, elle a décidé de prêter gratuitement tous ses robots Cutii dans les Ehpad du nord du pays.

Grâce aux Cutii, des visioconférences avec les familles sont organisées pour les résidents. Diverses activités sont également proposées par un animateur de Careclever. Le tout, en interactivité avec d’autres établissements !

Les résidents peuvent alors profiter de cours sur l’auto-massage, la relaxation, la gym’ douce. Ils peuvent aussi bénéficier de lectures ou encore de visites virtuelles de musées. Il y en a pour tous les goûts !

Lorsque le déconfinement arrivera, et que les activités dans les Ehpad reprendront progressivement, la vingtaine de Cutii prêtée ira chez des personnes âgées qui vivent seules. 

Au-delà de son rôle distrayant auprès des seniors, ce robot à également un rôle de veilleur. Il peut en effet détecter une anomalie, faire la différence entre une personne endormie et une personne qui est tombée et ainsi alerter les autorités compétentes en cas de danger. Des aptitudes qui font de Cutii un robot capable de sauver des vies !

 

 

Des robots pour faire respecter le confinement et aider les services de police

 

En Tunisie, à Tunis, les contrôles de police liés au confinement du pays se multiplient. Pour aider la police, ici encore on fait appel à des robots : les P-Guard.

Fabriqués localement par Enova Robotics, ces robots sont en charge de faire respecter les règles de confinement imposées depuis le 22 mars par le gouvernement tunisien.
Les robots patrouillent dans les rues, diffusent des messages audios à propos des règles, et peuvent également… contrôler les passants !

Commandés à distance par de véritables agents de police, ces robots sont équipés de caméras et de micros leur permettant d’interagir avec les personnes contrôlées. 

D’autres robots de la même gamme, sont quant à eux autonomes. Ils s’occupent, par le biais de leur caméra thermique, de mesurer la température corporelle des passants. 

À l’origine, les P-Guard sont utilisés pour la sécurité des entreprises.
La société à l’origine de ces robots projette également de les mettre à disposition des hôpitaux tunisiens.
Objectif : aider à trier les patients en fonction de leurs symptômes et ainsi gagner du temps lors des admissions.

Au début du confinement, en Chine et en France, des drones étaient également utilisés pour aider les policiers dans leurs tâches.

 

 

 

Des robots désinfectants…

 

D’autres pays utilisent également des petits robots pour la désinfection par ultraviolets. C’est le cas de la Chine, et plus particulièrement du fournisseur de matériel médical chinois Sunay Healthcare Supply. Ce dernier s’est procuré une centaine de robots de désinfection de la société danoise UVD Robots pour limiter la propagation du Covid-19.

Dans un communiqué de presse, le PDG de l’entreprise, Su Yan s’exprime :“Grâce à cet accord, plus de 2 000 hôpitaux auront désormais la possibilité d’assurer une désinfection efficace, protégeant à la fois leurs patients et leur personnel”.

Ces robots sont dotés de capteurs LIDAR ( « light detection and ranging ») et de puissantes lampes UV de courte longueur d’onde (UVC).
A l’aide de ces LIDARS, le robot scanne l’environnement et en crée automatiquement une carte numérique. 

Une fois les angles et dimensions des pièces à nettoyer définies, ces robots s’occupent de désinfecter une pièce en 10-15 minutes. Le plus important : ils en éliminent toutes les bactéries présentes.
Cette désinfection doit se faire dans les pièces vides, puisque les rayons ultraviolets sont très dangereux pour les humains. Si le robot croise une personne au cours de sa désinfection, les lampes UV sont immédiatement coupées.

A l’origine, ces robots étaient utilisés pour réduire le taux d’infections nosocomiales, très important dans les services de réanimation chinois.

Autre exemple en France. UVD Robots a signé, le 22 mars dernier, un accord exclusif avec Aked, distributeur de matériel d’orthopédie et d’ostéosynthèse.
« La désinfection par UV n’est pas très développée en France alors que c’est le cas dans les hôpitaux britanniques, allemands et danois », précise Denis Pichon, PDG d’Aked. « C’est même obligatoire dans les blocs opératoires en Arabie saoudite. Cette solution est très efficace. Elle permet de réduire le taux d’infection de surfaces difficiles d’accès : par exemple, les cuvettes des toilettes. D’autres secteurs pourraient être intéressés par ces robots comme les industriels pour traiter les vestiaires et les cantines. »

 

L’entreprise a effectivement été contactée par des écoles et des croisiéristes pour les aider à limiter la propagation du virus.

À Paris et dans les Bouches-du-Rhône, les hôpitaux et les pompiers utilisent déjà un robot de décontamination nommé « Light Strike ». Celui-ci se sert aussi des rayons ultraviolets pour venir à bout des microbes. 

 

Cinq modèles Light Strike de la société américaine Xenes ont été livrés en France, quatre dans les hôpitaux parisiens, et un aux pompiers d’une caserne des Bouches-du-Rhône. Cette livraison se doit à l’entreprise AB Médica, spécialisée dans la distribution de dispositifs médicaux. 

Le robot fonctionne par émissions d’UV de type C, qui sont ensuite pulsées par une lampe xénon.
Plusieurs longueurs d’onde peuvent être diffusées par pulsations. Cela permet de tuer l’ensemble des bactéries présentes. 

Le robot est autonome. Une fois placé dans une pièce, il s’active à 360° pour nettoyer en 5 minutes 3m2. Il est notamment utile pour désinfecter les salles d’opérations ou les ambulances.
Light Strike est déjà utilisé dans près de 300 hôpitaux américains.

 

 

Au fil des semaines, alors que nous sommes toujours en plein cœur de la crise du Coronavirus, le secteur technologique confirme son rôle d’allié dans cette crise.

L’utilisation massive et accélérée de ces robots l’illustre parfaitement. Que ce soit en soutien au personnel soignant, pour aider les plus fragiles, ou encore pour faire respecter les règles exceptionnelles liées à la situation, la robotique et l’Intelligence Artificielle n’ont pas fini de nous surprendre.

Il y a fort à parier qu’après cette crise, leur utilisation s’accélerera encore plus vite que prévu.

 

 

 

 

 

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