Tout savoir sur la Station Spatiale Internationale (ISS)
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Il y a deux mois à peine, la capsule Crew Dragon de SpaceX arrivait sans encombre à la Station Spatiale Internationale (ISS).
Si les projets spatiaux ne manquent pas au calendrier cette année, c’est justement à la destination de ce vol que nous nous intéressons aujourd’hui : la Station Spatiale Internationale (ISS).
C’est sans conteste la plus grande construction spatiale de l’homme. Elle gravite (depuis plus de 20 ans maintenant !) autour de la Terre, à 400 km au-dessus de nos têtes.
Naissance du projet, construction, caractéristiques, faits insolites et fascinants… Voici tout ce que vous devez savoir sur ce mastodonte de l’espace.
La naissance de l’ISS
Théorisé dès les années 1920 par le scientifique russe Tsiolkovski, puis dans les années 60 par la NASA, le concept de station orbitale modulaire n’est pas nouveau.
Après la chute de l’URSS et plusieurs coopérations spatiales inédites entre Russes et Américains aux débuts des années 1990, les deux nations voient grand : un projet titanesque de station spatiale orbitale se dessine.
Grâce à la collaboration d’une quinzaine de nations, avec onze états européens dont la France, le Canada, le Japon et le Brésil, un accord est établi. Il prévoit la construction d’une station spatiale internationale. Signé le 29 janvier 1998, cet accord marque la naissance de l’ISS.
Le 20 novembre de la même année, le lancement du module russe Zarya inaugure l’assemblage de la station. Le second module Unity, cette fois-ci américain, suit un mois plus tard.
Deux ans plus tard, le 31 octobre 2000, le premier équipage permanent de l’ISS décollait dans le vaisseau russe Soyouz.
Au total, une quarantaine de vols de navettes américaines et russes ont été nécessaires pour accomplir cet assemblage minutieux. Il s’achève en 2011, même si d’autres améliorations et modules ont été apportés depuis.
Une construction hors normes
L’ISS est aujourd’hui composée de 13 modules, sans compter certains modules expérimentaux. Elle avoisine les 400 tonnes, vole à 400 km d’altitude en orbite basse de la Terre et se déplace à une vitesse moyenne de 27 600 km/h.
Le coût total de sa construction est estimé entre 115 et 150 milliards de dollars. L’ISS est cogérée par cinq agences spatiales : la NASA (Etats-Unis), Roscosmos (Russie), l’ESA (Europe), JAXA (Japon) et l’ASC (Canada) et est financée par quinze pays (Etats-Unis, Russie, Japon, Canada et onze pays européens, dont la France).
Dans le détail, la majorité des coûts est supportée par la NASA et, à un niveau moins important, par le Roscosmos.
Les partenaires européens, canadiens, brésiliens et japonais participent également au financement mais dans une moindre mesure.
Au-delà de certains échecs lors des vols spatiaux vers et depuis l’ISS, marquant parfois la déplorable disparition de plusieurs astronautes, le programme s’est aussi heurté à de nombreux problèmes lors de la construction de la station.
Des scientifiques du monde entier ont dû collaborer en dépassant leurs différences culturelles, linguistiques et logistiques. C’est ce que témoigne par exemple les différentes unités de mesure utilisées par les scientifiques (par exemple le système métrique vs le système “impérial”).
Ce projet a donc nécessité un espace numérique de travail commun, symbole de l’incroyable coopération mise en place par des scientifiques et des chercheurs du monde entier.
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À quoi sert l’ISS ?
Si dans les films de science-fiction, ce genre d’engin est en général un refuge pour quelques survivants d’une apocalypse sur Terre, la réelle utilité de l’ISS est toute autre.
Il s’agit en fait d’un (très) grand laboratoire scientifique au sein duquel sont menées des centaines d’expériences. Elles tirent avantage de la microgravité exercée sur la station, grâce à laquelle sont réalisées des expériences très difficiles à prévoir sur Terre.
Les expériences menées concernent principalement les domaines de la santé, de la physique des fluides ou encore la recherche sur les matériaux.
Dernière exemple en date : des chercheurs ont récemment créé un condensat Bose-Einstein, d’une qualité jamais égalée sur Terre. Ils sont parvenus à le maintenir plus d’une seconde. Prédit il y a des décennies par Albert Einstein, ce condensat s’appuyait alors sur les travaux de Satyendranath Bose. Il est souvent surnommé “cinquième état de la matière” (les quatre états étant le solide, le liquide, le gaz et le plasma).
Cet exploit scientifique, relaté en juin dernier dans la revue Nature, a été possible grâce au précieux “Cold Atom Laboratory” envoyé sur l’ISS en 2018. Il s’agit d’un “frigo de l’extrême” qui refroidit les atomes jusqu’à des températures proches du zéro absolu.
Un accomplissement scientifique et technologique, véritable tremplin vers une plus grande compréhension de la mécanique quantique.
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L’ISS en quelques faits et chiffres fascinants
- L’ISS fait le tour de la Terre en 90 minutes, soit 16 fois par jour. Un astronaute à bord de l’ISS peut donc voir autant de couchers et de levers de soleil au quotidien.
- 27 600 km/h, c’est la vitesse de déplacement de l’ISS. Un appareil propulsé à cette vitesse sur Terre permettrait de relier Paris à New York en moins de 15 minutes !
- L’ISS est en chute libre permanente ! Grâce à la microgravité, la station, qui se déplace à une vitesse quasi similaire à la Terre, tombe autour de cette dernière en parfaite harmonie avec la courbure de la Terre et ne s’écrase donc pas sur celle-ci.
- Même si elle est basée sur une coopération des pays concernés, l’ISS est divisée en deux sections bien distinctes : la section américaine, occupée par les américains et les autres pays, et la section russe, uniquement occupée par les russes. Bien entendu, en cas de dysfonctionnements temporaires, les astronautes peuvent évacuer de l’un ou de l’autre côté de la station spatiale.
- L’ISS dispose d’une serre et d’un aquarium ! Depuis 2002, des plantes et des légumes sont cultivés dans la partie russe de l’ISS.
La station dispose aussi d’un aquarium, utilisé pour la reproduction de petits poissons. Les scientifiques les utilisent comme cobayes pour étudier les systèmes biologiques et l’impact de la microgravité sur les êtres vivants. - Les chinois n’ont pas le droit d’aller sur l’ISS ! Depuis 2011, par crainte de voir la Chine utiliser l’ISS comme une arme de guerre, le pays y est interdit d’accès.
- L’ISS peut accueillir jusqu’à 6 astronautes simultanément. Le traité de 1998 prévoit que le droit d’utilisation et de séjour à son bord est conditionné au prorata des investissements. L’ESA dispose par exemple de 8,3 % de l’utilisation de la station et donc du « temps d’équipage ».
- Quelle loi à bord de l’ISS ? Le traité stipule que la loi des pays signataires s’applique dans les modules qu’ils ont financés au sein de la station. Exemple : si un astronaute américain décidait d’assassiner son homologue Russe au sein du laboratoire japonais “Kibo”, ce sont les lois japonaises qui s’appliqueraient.
- Le coût de construction de l’ISS est estimé entre 115 et 150 milliards de dollars. C’est l’objet le plus cher jamais construit par l’Homme.
Résultat de cinquante années d’avancées et de collaborations scientifiques et économiques, l’ISS est considérée comme l’une des plus grandes réussites de l’Humanité en termes de construction et d’innovation.
Une formidable illustration du potentiel des hommes lorsqu’ils s’unissent autour d’une cause commune.
Pour l’heure, l’ISS doit rester opérationnelle jusqu’en 2024, date jusqu’à laquelle les différents partenaires se sont engagés à financer le programme.
La plupart de ses composants étant conçus pour une durée de vie de 15 ans, elle pourrait normalement être exploitée sous sa forme actuelle jusqu’en 2028. Elle fêtera alors ses 30 ans !
Pour la remplacer, plusieurs projets sont déjà à l’étude. Affaire à suivre…
Suivre l’ISS grâce à l’application ISS Detector
ISS Detector est une application gratuite qui permet de localiser la station spatiale internationale pour l’observer à l’œil nu. Elle offre la possibilité de connaitre précisément où la station se situe à tous les passionnés d’astronomie. Vous pouvez ainsi observer la station ainsi que les flashes Irridium qu’elle émet.
Le logiciel mobile dispose également d’une fonctionnalité d’alarme qui vous prévient quelques minutes avant chacun des ses passages. Il est aussi doté d’un module météorologique pour savoir à l’avance si les conditions d’observations sont optimales. L’application propose de nombreuses extensions pour obtenir des informations supplémentaires ou suivre d’autres engins. Elle peut alors détecter la station spatiale chinoise, le télescope Hubble ainsi que des comètes et des planètes.
Télécharger ISS Detector sur l’App Store
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