Un dispositif de reconnaissance faciale basé sur l’IA pour protéger les koalas

 

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En Australie, la disparition des koalas augmente d’années en années, faisant de ces animaux une espèce en voie de disparition.

Pour tenter de limiter ce phénomène, des chercheurs se sont intéressés aux principales causes de cette disparition.
Au-delà de la déforestation et des incendies récents et dévastateurs, les accidents de la route sont l’une des causes de décès des koalas les plus courantes.

Une équipe de l’Université australienne de Griffith a donc décidé de travailler sur cet axe, en développant un dispositif de reconnaissance faciale de koala, basé sur l’Intelligence Artificielle (IA), pour mieux appréhender leur comportement et réduire du même coup les potentielles collisions avec des véhicules.

 

 

Un dispositif basé sur l’IA

Une équipe de chercheurs a lancé une étude visant à déterminer le comportement des koalas sur les routes de l’Etat du Queensland, en Australie.
Celle-ci devrait permettre de connaître plus en détails l’utilisation par ces animaux des passages à faune, des passages souterrains et des ponts construits directement sur les routes très fréquentées et destinés à offrir aux animaux sauvages un itinéraire sans risque et à l’écart des voitures.
En effet, entre 1997 et 2018, en moyenne 356 koalas ont dû subir des soins à la suite de collisions avec des véhicules. Un chiffre qu’il est nécessaire de réduire pour conserver cette espèce.

Afin de connaître le comportement de ces marsupiaux, l’équipe a prévu d’installer des caméras dotées d’un algorithme de computer vision (vision par ordinateur) à proximité des routes.
Ces caméras équipées d’un système d’apprentissage automatique seront capables de distinguer les koalas parmi les autres espèces d’animaux, afin d’isoler leur comportement.
Jusqu’à maintenant, des caméras avaient déjà été installées pour surveiller les traversées des koalas, mais elles étaient incapables de distinguer d’elles-mêmes les différentes espèces. Une vérification manuelle devait être effectuée en aval.

Maintenant, avec l’intelligence artificielle qui s’est développée très rapidement au cours des 10 dernières années, la technologie est suffisamment puissante pour aider à reconnaître non seulement les koalas en général, mais quels koalas individuels utilisent les passages à l’aide de vidéos qui ont été formées par notre IA. », explique Jun Zhou, qui dirige cette étude.

En plus de leur système d’apprentissage automatique, les caméras seront équipées d’un détecteur de mouvements, d’un module de réseau sans fil ainsi que d’un panneau solaire.

“Le mouvement des animaux déclenchera la capture d’images, les images étant transférées vers un serveur de l’Université Griffith. Des systèmes de vision par ordinateur et d’apprentissage automatique seront utilisés pour traiter les images, permettant la détection et la reconnaissance automatiques des koalas individuels.”, précise Jun Zhou.

Financé par le gouvernement, ce projet devrait permettre d’installer d’ici juillet, une vingtaine de caméras à proximité de Brisbane.

 

 

Sauver une population en déclin

Pour mener à bien cette étude et développer un algorithme qui répondra exactement aux besoins de l’équipe, les scientifiques travailleront en collaboration avec des associations de préservation de l’environnement qui détiennent de nombreuses connaissances sur ces animaux.
Ces recherches s’ajouteront également à celles déjà réalisées à l’aide de balises d’identification et de GPS pour suivre les koalas.

L’étude devrait durer deux ans et permettre au gouvernement local de prendre les bonnes décisions, en accord avec les résultats observés.

La population de koalas diminue spectaculairement d’années en années, au point de nécessiter une attention particulière.
Victime de maladies, du changement climatique, d’attaques de chiens, de la déforestation, et plus récemment des incendies de forêts qui ont dévasté en 2019 et 2020 l’Australie, la Fondation Australienne pour les Koalas (Australian Koala Fundation) estime qu’entre 2016 et 2019, leur population est passée d’environ 300 000 individus à entre 43 000 et 80 000.
Une extinction concrète pour laquelle des solutions doivent être apportées dès maintenant.

Cette solution basée sur l’IA pourrait également s’avérer être un bon moyen de dénombrer les koalas de manière plus précise.
En effet, le pays manque encore cruellement de dispositifs adaptés pour comptabiliser ces animaux.

Le gouvernement a également prévu d’investir dans de nouvelles technologies comme des drones à détection de chaleur ou encore des sondes acoustiques pour obtenir des calculs encore plus précis.

 

 

Les nouvelles technologies au service de la protection des animaux et de l’environnement

Cette étude n’est pas la seule à s’appuyer sur les nouvelles technologies pour la préservation de l’environnement et de la faune sauvage.

En effet, depuis de nombreuses années, plusieurs expérimentations et projets voient le jour pour atteindre cet objectif, que ce soit en s’appuyant sur l’IA bien sûr, mais également sur la robotique, l’impression 3D ou encore l’imagerie satellite. Voici quelques exemples.



Des satellites et l’IA pour suivre la faune en voie de disparition

Une équipe dirigée par des chercheurs de l’Université d’Oxford (Angleterre), expérimente depuis peu une nouvelle solution pour suivre les populations menacées d’éléphants. 

Concrètement, ils utilisent l’imagerie satellite, permettant de capturer jusqu’à 5 000 km2 par temps clair, couplée à un algorithme de Machine Learning basé sur l’IA, pour compter précisément le nombre d’éléphants dans telle ou telle zone.

 

 

Des émetteurs anti-braconnage

Pour suivre les espèces menacées en Afrique, certaines équipes ont commencé à déployer sur les animaux des colliers radio, GPS et satellite.

Ces émetteurs sont capables d’envoyer des informations en temps réel sur la localisation d’un animal et peuvent même détecter s’il est en danger.
Certains de ces colliers sont même équipés de capteurs de mouvement pour lutter contre le braconnage.
Dans le cas des rhinocéros, ces capteurs peuvent par exemple détecter si la corne risque d’être coupée par des braconniers. 

 

 

“SlothBoth” , le robot inspiré du paresseux pour observer et aider à protéger la faune sauvage

Du côté de la robotique, on peut citer le projet “SlothBoth”.
Ce “robot paresseux” est expérimenté dans la canopée du Jardin botanique d’Atlanta en Géorgie (USA).

Ce robot se déplace très lentement grâce à l’énergie solaire, le long d’un câble de 30 mètres, entre deux grands arbres.

“Être lent et hyper-efficient en énergie permettra à SlothBot de s’attarder dans l’environnement pour observer des choses que nous ne pouvons voir qu’en étant présent en continu pendant des mois, voire des années”, analyse Magnus Egerstedt, Professeur et directeur de l’Ecole de génie électrique et informatique de l’Institut de technologie de Georgie (Georgia Tech).

 

 

Un robot « méduse » pour protéger les récifs coralliens

Vitaux pour notre écosystème et sa biodiversité, les récifs coralliens sont malheureusement menacés.
Début 2021, des scientifiques britanniques ont dévoilé un moyen d’explorer les récifs coralliens sans les abîmer : les robots “méduses”. 

Ce robot a été conçu en analysant des méduses, des calmars et des poulpes.
Il a été fabriqué grâce à une imprimante 3D, à partir de caoutchouc souple et flexible et se déplace grâce à un système de piston.

 

 

Alors que la préservation de l’environnement et de toutes les espèces n’a jamais été aussi importante, les nouvelles technologies, toujours plus performantes, pourraient bien être l’une des clés pour y parvenir dans les années à venir.

 

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Photo de couverture : image d’illustration.