[Zones blanches] Les ballons internet de Loon connectent le Kenya !

 

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Alors que la 5G et la fibre optique poursuivent leur déploiement à travers le monde, de nombreux pays demeurent inégaux en termes de connectivité internet.

Ces fameuses “zones blanches”, très mal, voire pas du tout, connectées continuent de priver de nombreuses personnes d’une connexion internet stable.
Des zones qui perdurent à petite échelle pour la plupart des pays (y compris dans certaines zones rurales françaises), d’autant plus étendues dans certains pays moins développés et zones reculées de la planète.

Pour y pallier, place à l’innovation de Loon, filiale d’Alphabet (maison mère de Google). La société propose une couverture internet à grande échelle obtenue grâce à… des ballons stratosphériques.
Présentée pour la première fois en 2013, la première offre commerciale vient d’être lancée en juillet au Kenya. Elle permet une connexion 4G stable dans une période délicate liée au Covid-19.

On vous dit tout dans notre article de la semaine.

 

 

Kenya : premier pays à profiter des services Internet de Loon

 

La filiale d’Alphabet s’est associée à l’opérateur télécom Telkom Kenya. Objectif : couvrir une région du Kenya à la très mauvaise connectivité. Cela s’explique notamment par la difficulté d’installer des infrastructures au sol en raison du relief montagneux.

Une connexion qui est pourtant indispensable dans un contexte pandémique. Les habitants doivent en permanence pouvoir être en contact avec un médecin ou des membres de leurs familles.

L’équipe de Loon est ravie doffrir ses services à des personnes qui, auparavant, navaient que peu ou pas de connectivité au Kenya. Alors que lhumanité fait face à la pandémie de Covid-19 et que nous nous trouvons physiquement éloignés de nos amis, de nos collègues et de notre famille, cest notre capacité à rester en contact en ligne qui nous tient informés, ensemble et connectés” explique Sal Candido, CTO de Loon.

 

Alors que des essais avaient déjà eu lieu dans le pays au cours de l’été 2019, le gouvernement kenyan souhaitait que les ballons stratosphériques de Loon soient déployés le plus rapidement possible. Cela aurait permis aux habitants des zones les plus reculées du Kenya d’accéder à internet, même pendant le confinement.

Les ballons à hélium en question mesurent la taille… d’un terrain de tennis ! Ils ont décollé depuis Porto Rico et le Nevada en avril 2020. Destination : le ciel kenyan.
Positionnés à haute altitude dans la stratosphère (soit environ 20 000 mètres au-dessus de la surface de la Terre), environ 35 ballons de Loon sont en mouvement constant au-dessus de l’Afrique de l’Est. Ils couvrent désormais une zone d’environ 50 000 kilomètres carrés.

 

Pour arriver à bon port, les ballons de Loon ont dû parcourir pas moins de 11 000 kilomètres dans les vents stratosphériques. Ils ont été guidés par un logiciel de navigation boosté par un puissant algorithme, lui-même dopé à l’Intelligence Artificielle (IA).

C’est d’ailleurs cette IA qui permet aux ballons de se repositionner automatiquement au-dessus de leur zone de couverture.

 

 

Une connexion fiable et stable 24h/24 !

 

Cette flotte de ballons donne l’opportunité aux habitants de la zone couverte de profiter (enfin) d’une connexion internet 4G digne de ce nom.

D’après les informations de la filiale de la maison-mère de Google et de l’opérateur kenyan, la qualité du réseau s’établirait avec un débit moyen descendant de 18,9 Mbps, un débit moyen ascendant de 4,74 Mbps et une latence moyenne de 19 ms. Le tout avec une stabilité 24 heures sur 24.

Des performances largement suffisantes pour les nombreux bénéficiaires : les tests effectués les mois précédant le « lancement » des ballons ont révélé qu’on parle en effet de plus de 35 000 utilisateurs kenyans ! Ces milliers de Kenyans pourront ainsi  naviguer sur internet ; utiliser des services de messagerie et d’appels visio comme WhatsApp (l’application de la famille Facebook étant connue pour être moins “datavore”) ; ou encore visionner des vidéos en streaming.

 

 


Une solution adaptée aux zones reculées et aux crises

 

Dans un long article de blog, Alastair Westgarth, PDG de Loon, explique que la solution développée par son entreprise permet d’ajouter une nouvelle couche à l’écosystème de connectivité internet mondiale.

Cet écosystème est actuellement composé de deux couches. La première est au sol : relais téléphoniques cellulaires, fibres optiques, liaisons hyperfréquences, etc. La seconde se trouve loin au-dessus de nos têtes : les satellites de télécommunication. 

 

Si cet écosystème traduit des innovations ayant révolutionné nos sociétés et nos habitudes, il cache une réelle disparité : beaucoup de personnes en étant encore privées. 

Encore aujourd’hui, en 2020, près de la moitié de l’humanité n’a pas accès à Internet ou dispose d’un accès très restreint !
En dépit de nombreux efforts, le développement d’Internet a subi un ralentissement ces dernières années. Un paradoxe, lorsque l’on sait que la demande de connectivité internet, elle, ne cesse d’augmenter (comme en témoigne l’essor des objets connectés). Une demande croissante qui implique la nécessité de trouver des solutions efficaces, et ce rapidement.

En ce sens, Loon souhaite apporter sa pierre à l’édifice. Son pari ? Construire une troisième couche de connectivité, depuis la stratosphère.

 

Ce que nous voyons au Kenya aujourd’hui, c’est la mise en place des bases d’une troisième couche de connectivité. Cela a pris beaucoup de temps et il reste encore beaucoup de travail à faire pour établir cette nouvelle couche de connectivité. Mais aujourd’hui, nous voyons la possibilité de ce que l’avenir nous réserve si nous réussissons”, indique Alastair Westgarth.


S’il s’agit bien de la première offre commerciale, les ballons de Loon n’en sont pas à leur coup d’essai. Ils s’avèrent particulièrement agiles et efficaces en période de crise et de catastrophe naturelle.

La preuve : au cours de ces trois dernières années, Loon a fait un geste auprès des opérateurs de téléphonie sans fil de certains pays victimes de catastrophes naturelles. L’entreprise leur a permis d’utiliser gratuitement ses ballons, afin de remplacer les réseaux de connexion cellulaires.
On se souvient notamment de cette utilisation à Porto Rico en 2017, après le passage de l’ouragan Maria. Grâce à lui, 100 000 personnes ont pu accéder à internet. Citons également ce terrible séisme (de magnitude 8) qui a frappé le Pérou en mai 2019. Les services d’urgence avaient ici pu bénéficier d’une très bonne connexion internet pendant 48 heures pour mener à bien les opérations de recherche et de sauvetage.

 

 

 

Une alliance avec des acteurs des télécoms et de l’aérospatiale

 

Alors que certains opérateurs téléphoniques attendent encore des preuves de l’efficacité du service de Loon, cette initiative de déploiement au Kenya a tout pour les rassurer.

La société précise d’ailleurs qu’“avec des années de développement technique, plus de 35 millions de kilomètres parcourus en avion et des centaines de milliers de personnes connectées, nous avons une longueur davance et savons que nous pourrons réussir notre pari”.

Il y a quelques mois, Loon a d’ailleurs mis au point la “HAPS Alliance”. Elle inclut des entreprises comme la filiale HAPSMobile de SoftBank, AeroVironment, Airbus Defence and Space, Bharti Airtel, China Telecom, Deutsche Telekom, Nokia, ou encore Ericsson. 

Son but ? Joindre les forces des acteurs concernés par ces nouvelles technologies, comme les drones haute altitude ou les ballons de Loon. Le tout dans l’objectif d’accélérer leur développement.

 

Grâce à ce premier déploiement commercial au Kenya, Loon poursuit sa lancée de connexion des régions les plus reculées. Objectif : enfin en finir avec les “zones blanches” !

Un objectif primordial, alors que la demande en connectivité internet explose et qu’aujourd’hui encore, près de 4 milliards de personnes ne peuvent toujours pas disposer d’une connexion web décente.

Rappelons que la filiale d’Alphabet n’est pas la seule entreprises ambitieuse à œuvrer pour le « (par)tout-connecté ». Citons le projet “Starlink” de SpaceX ou de One Web Satellites : ils souhaitent quant à eux développer des constellations de mini-satellites dans le même dessein.

 

 

 

 

 

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